Un large panel d'associations et personnalités ont appelé à manifester à Berlin, Hambourg ou Munich au nom de la tolérance. Parmi elles figuraient des mouvements anti-racisme, le conseil central des musulmans d'Allemagne, le parti d'extrême gauche die Linke, des acteurs et des représentants de la société civile.
Quelque 242'000 manifestants ont répondu présent, a annoncé le collectif #unteilbar (indivisible) qui avait dit miser sur quelque 40'000 participants. La police berlinoise n'a pas donné de chiffres précis, parlant simplement de "quelques dizaines de milliers".
Parmi les pancartes portées par les manifestants, certaines disaient "Construisez des ponts, pas des murs" ou "Unis contre le racisme".
Un été de manifestations
Ce mouvement conclut un long été de protestations à travers le pays: de vastes manifestations d'extrême droite organisées par le parti AfD et le mouvement anti-islam Pegida notamment à Chemnitz et des contre-manifestations orchestrées par la gauche en ex-RDA mais aussi à Berlin ou plus récemment à Munich.
"Depuis 2015, estime la politologue Sabrina Zajak interrogé samedi dans le 12h30 de la RTS, on observe une politisation de la société civile, un nouveau mouvement qui est aussi une réaction à la mobilisation de l'extrême droite. Au centre de cette mobilisation, la question de savoir comment on veut vivre tous ensemble."
Une poussée de l'AfD attendue dans les urnes
Cette manifestation intervient à la veille d'élections régionales très incertaines en Bavière. Selon les sondages, la CSU, alliée bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, devrait perdre sa majorité absolue au Parlement régional.
Ce parti conservateur a gouverné la Bavière de façon quasi-ininterrompue depuis l'après-guerre, ce qui lui donne également un poids au niveau fédéral. Mais le vent est en train de tourner et ces élections régionales promettent une débâcle à la CSU. Le parti s’est effondré de 47 à 33% dans les intentions de vote, tandis que le parti nationaliste AdD se situe entre 10 et 14%.
Angela Merkel a de son côté appelé la droite allemande à en finir avec ses querelles internes, afin d'enrayer sa chute dans les intentions de vote. La CDU et la CSU s'efforcent de maintenir un front uni sur la politique migratoire et le sort du service du renseignement intérieur, confronté à un scandale politique.
Nathalie Versieux/boi avec afp