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En Bavière, échec historique pour les alliés conservateurs d'Angela Merkel

Élections en Bavière : Revers historique pour l'Union chrétienne sociale (CSU), alliée de la CDU d'Angela Merkel.
Élections en Bavière : Revers historique pour l'Union chrétienne sociale (CSU), alliée de la CDU d'Angela Merkel. / 19h30 / 2 min. / le 14 octobre 2018
La CSU, alliée conservateur clé d'Angela Merkel, a essuyé dimanche un camouflet historique lors des élections régionales en Bavière, fragilisant un peu plus le gouvernement de la chancelière allemande. Les Verts et l'AfD progressent.

L'Union chrétienne-sociale, "parti frère" de la CDU d'Angela Merkel qui domine la région depuis les années 1950, arrive certes en tête aux régionales, mais son score d'environ 37% a tout d'une débâcle politique, selon les projections corrigées à 20h30 des chaînes publiques ARD et ZDF qui lui accordaient deux point de moins plus tôt dans la soirée.

Elle perd une douzaine de points par rapport à 2013, sa majorité absolue, et va être obligée de chercher une alliance inconfortable avec une ou plusieurs formations. Autre mauvaise nouvelle pour Angela Merkel, l'autre membre de sa coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du SPD, subissent une gifle (9,5% des voix).

Les Verts et l'AfD en forte hausse

Les gagnants du scrutin sont les Verts, 2e avec 18-19%, et l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), le parti d'extrême droite anti-Merkel et anti-migrants qui prend 11% des voix, au coude à coude avec les Freie Wähler, des conservateurs indépendants (11,5%). Les Libéraux du FDP (5%) ferment la marche.

>> L'analyse dans La Matinale :

Le ministre de l'Intérieur allemand et président de la CSU Horst Seehofer au soir de l'élection. [Keystone/DPA - Michel Kappeler]Keystone/DPA - Michel Kappeler
Camouflet électoral en Bavière pour la CSU, alliée historique du parti d'Angela Merkel / La Matinale / 2 min. / le 15 octobre 2018

Rien pour rassurer la chancelière allemande donc, d'autant que son propre parti, la CDU, doit faire face à un scrutin tout aussi ardu le 28 octobre en Hesse, Land que les conservateurs dirigent en coalition avec les écologistes.

La réputation d'Angela Merkel en jeu

Ces deux scrutins "affecteront la politique nationale et en conséquence la réputation de la chancelière", a déjà prévenu vendredi le président de la chambre des députés et vétéran respecté de la CDU, Wolfgang Schäuble.

La remarque n'est pas anodine: Angela Merkel doit affronter en décembre un vote de militants pour être reconduite à la tête de son parti.

Au pouvoir dans la première économie européenne depuis 13 ans, la chancelière a connu une année très difficile, conséquence politique de sa décision de 2015 d'ouvrir l'Allemagne à plus d'un million de demandeurs d'asile.

>> La CDU ert le SPD serrent les rangs :

Gros plan sur les mains de la chancelière allemande Angela Merkel. [DPA/Keystone - Bernd von Jutrczenka]DPA/Keystone - Bernd von Jutrczenka
Allemagne: la CSU et le SPD serrent les rangs après le revers des élections en Bavière / Le 12h30 / 2 min. / le 15 octobre 2018

afp/ebz

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Le parti d'Angela Merkel "affaibli"

"Il fallait s'y attendre", réagit Henrik Uterwedde, chercheur à l'Institut franco-allemand de Ludgwisburg, à propos de la débâcle électorale de la CSU, lundi dans La Matinale. "Il y a une masse critique de défiance et de manque de confiance vis à vis du gouvernement régional bavarois, mais aussi du gouvernement de Berlin", estime-t-il.

Et d'ajouter: "il y a un phénomène structurel: les grands partis de rassemblement qui existaient en Europe il y a encore 20-30 ans, commencent à imploser (...). La CSU était encore une exception, un dinosaure, qui rassemblait encore 40 à 50% des voix... ça c'est fini".

Il estime que la CSU "paie la stratégie complètement erratique de son ministre Seehofer à Berlin". Pour lui cette politique a aussi "fragilisé le gouvernement Merkel (...) qui n'est plus à l'abri du moindre vent, du moindre couac, de la moindre crise...".

>> Son interview complète dans La Matinale: