C'est la conviction de nombreux spécialistes de la Fédération française des centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (FFCRIAVS): avec une écoute adaptée, certains pédophiles ne passeront pas à l'acte.
Cette association a annoncé à la fin septembre son intention de lancer cette ligne d'écoute téléphonique pour les pédophiles. Elle compte ouvrir ce service en juin de l'année prochaine.
Une petite structure de ce genre existe déjà dans la région parisienne, l'Ange Bleu. Sa fondatrice Latifa Benarri reçoit entre 6 et 10 appels par jour, voire plus en cas de médiatisation d'une affaire de pédophilie. Elle précise que la démarche n'est pas de dénoncer mais de soigner.
La pédophilie, tabou ultime
Pour le psychologue Philippe Jaffé, interrogé par la RTS, les pédophiles ne sont pas des patients comme les autres et ils peinent souvent à trouver un thérapeute prêt à les accueillir. Disposer d'une structure ad hoc est donc un avantage, car celle-ci possède un réseau spécialisé.
Une généralisation de ce système à l'échelon national est toutefois difficile, selon lui. "Il y a tellement de tabous qui sont associés à (la pédophilie) que c'est de l'ordre de l'intouchable. C'est difficile de convaincre les pouvoirs publics d'investir de l'argent pour faire de la prévention à ce niveau-là."
Natacha Van Cutsem/dk