Poussée des Verts aux élections en Bavière, Belgique et Luxembourg

En Allemagne, les Verts ont doublé leur score aux élections régionales en Bavière. Avec près de 18% des voix, les "Grünen" se positionnent ainsi derrière l'Union chrétienne sociale (CSU), mais devant le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD).

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Ecarté de la coalition gouvernementale entre CDU et CSU, ce parti semble avoir profité de la fragilisation de cette dernière. Tout comme l'AfD, son statut de parti d'opposition leur a permis de récupérer les voix d'électeurs déçus.

Percée en Belgique et au Luxembourg

En Belgique, Ecolo-Groen est devenu le second parti de Bruxelles derrière le PS. À Anvers, en région flamande, les Groen (Verts) se placent derrière la liste nationaliste N-VA. Là aussi, la fragilisation des partis au pouvoir, liée à des scandales de gouvernance, ont détourné certains électeurs vers les écologistes.

Victoire également ce dimanche au Luxembourg où les Verts, alliés aux libéraux depuis 2013, ont gagné trois sièges supplémentaires au Parlement (9 au total).

Dans chacun de ces trois pays, les partis écologistes semblent avoir attiré des électeurs venus à la fois des camps socialiste et conservateur, selon les premières analyses.

Des pays historiquement plus verts

Il est encore trop tôt pour parler d'une poussée d'écologistes en Europe, estime Daniel Boy, invité de l'émission Forum. Ce chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po à Paris et spécialiste de l'écologie politique relativise ce succès.

"La Belgique et le Luxembourg ont fait l'expérience de mouvements écologistes très forts historiquement. Ils sont en tête des mesures en Europe", souligne-t-il. Dans ces pays du Nord, plus prospères économiquement que ceux du Sud, il ne s'agit donc pas de percée historique.

L'écologie y a de plus la particularité d'être "très pragmatique", et plus "souple idéologiquement" que dans des pays comme la France, avec une meilleure capacité à trouver des alliances sur tout l'échiquier politique.

Les Verts, un vote de protestation?

Le spécialiste en écologie politique note que les Verts semblent avoir de moins bons résultats lorsqu'ils font partie d'une coalition du gouvernement. En Suède par exemple, les Verts alliés du Parti social-démocrate ont essuyé un mauvais score aux dernières élections législatives.

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Au contraire, lorsqu'ils s'éloignent du pouvoir en place, les Verts "joueraient pour une partie de la population le rôle de parti de protestation".

Si les scrutins de ce dimanche dessinent une tendance dans des pays européens prospères, où les écologistes sont présents depuis des décennies, il faudra attendre les élections européennes de 2019 pour mesurer l'étendue de ce succès dans les autres Etats membres de l'Union Européenne.

Mouna Hussain avec agences