La batterie lithium-ion constitue le point faible des constructeurs européens. BMW, Daimler ou encore Renault s'approvisionnent tous en Asie, et plus particulièrement en Chine. Le pays est, devant les Etats-Unis, leader du domaine.
"La Chine arrive à faire le double de capacité que Tesla, pour la moitié en investissements. Elle a une sacrée avance et des coûts très inférieurs", explique à la RTS Jean-Jacques Chanaron, président de l'Institut de recherche universitaire sur l'innovation.
"Nous sommes loin du compte"
"En Europe, cela va coûter très cher de construire des usines géantes de batteries lithium-ion. Les seules qui existent pour le moment sont des toutes petites productions. La plus grosse est construite en Suède et ne sera pas opérationnelle avant 2024, donc nous sommes loin du compte", assure Jean-Jacques Chanaron.
Au début de l'année, l'équipementier Bosch a renoncé à créer une usine de batterie lithium-ion. Estimé à 20 milliards, le projet était jugé trop cher et surtout trop risqué, malgré une forte demande stimulée notamment par le dieselgate.
Position inconfortable
"Le risque, c'est que cette technologie des batteries ne soit pas définitive à long terme. Est-ce que l'hydrogène ne va pas tout supplanter d'ici une dizaine ou une quinzaine d'années?", s'interroge Jean-Jacques Chanaron.
Le secteur automobile européen est dans une position inconfortable. Il doit d'une part vendre le plus vite possible des voitures zéro émission afin de respecter les objectifs environnementaux 2020 fixés par Bruxelles.
D'autre part, il doit prendre le risque d'investir massivement pour rester compétitif et diminuer sa dépendance à la Chine. Un pays qui non seulement dispose d'importantes réserves de lithium, mais qui parvient à produire des batteries à prix cassés.
Katja Schaer/gma