Le ministre de la Sécurité Raul Jungmann l'a annoncé samedi, au lendemain du lancement d'une première enquête par le Tribunal électoral supérieur. Ce dernier va se pencher sur les soupçons d'envoi massif de messages et de fausses nouvelles contre le Parti des travailleurs de Fernando Haddad sur WhatsApp, au bénéfice de son concurrent Jair Bolsonaro, grand favori.
Suspicion de propagation systématique
Le ministre dit avoir ordonné l'ouverture de cette deuxième enquête à la demande de la procureure générale de la République Raquel Dodge, qui veut savoir si "des entreprises de technologie de l'information" ont propagé "de façon systématique" de fausses informations concernant les deux candidats.
La procureure a ajouté qu'une enquête devait être ouverte "dans une perspective pénale".
La campagne présidentielle pourrait ainsi se retrouver au coeur d'une polémique sur une possible manipulation de l'électorat à travers les réseaux sociaux, comme celles qui ont entaché la présidentielle américaine 2016 ou le référendum sur le Brexit.
afp/oang
"Organisation criminelle" et "argent sale"
Fernando Haddad a accusé jeudi Jair Bolsonaro d'avoir monté une "organisation criminelle" avec de "l'argent sale" pour orchestrer un bombardement de messages et de fausses informations sur WhatsApp.
Il a lancé ces accusations après des révélations du quotidien Folha de Sao Paulo sur le financement, par des entreprises, d'envois en masse de messages anti-PT sur WhatsApp avant le premier tour du 7 octobre.
Le TSE a ouvert une enquête et donné un délai de cinq jours au camp de Jair Bolsonaro pour apporter des éléments en sa défense.
WhatsApp a fait savoir qu'elle prenait des mesures juridiques "immédiates" pour empêcher que des entreprises envoient de tels messages de masse.
Manif contre Jair Bolsonaro à Lausanne
Près de 200 personnes se sont rassemblées samedi à Lausanne pour dénoncer Jair Bolsonaro. A une semaine du second tour de l'élection présidentielle brésilienne, elles ont appelé à la mobilisation contre le candidat d'extrême droite donné favori par les sondages.
Les manifestants se sont réunis pendant une petite heure à la place de la Palud, à l'appel de plusieurs mouvements, partis et associations.