Pour la chercheuse, le contexte géopolitique actuel n'est pas encourageant. Il y a un peu partout dans le monde une montée du climatoscepticisme, avec l'émergence de leaders populistes comme Jair Bolsonaro au Brésil. Le fait que cette COP24 se tienne en Pologne - du 3 au 14 décembre à Katowice - "un pays qui continue à produire massivement l'énergie à base de charbon", n'offre pas non plus des perspectives très favorables.
Selon Géraldine Pflieger, "la question va être de savoir si, à Katowice, il va y avoir un sursaut du côté de potentiels nouveaux leaders de la cause climatique à l'échelle européenne, voire de la Chine, pour contrer cette montée du climatoscepticisme."
Reculade sur la COP21
On sait que les Etats-Unis ont quitté l'accord de Paris sur le climat. Géraldine Pflieger juge que "ce n'est que temporaire. Le plus grave en l'occurrence, c'est qu'ils se sont en même temps retirés de l'ensemble des aides aux pays en développement, et, ce faisant, ils restent à la fois responsables du changement climatique, comme l'essentiel des pays du nord, mais ne participent pas à l'effort de solidarité qui est nécessaire."
Electrochoc
La chercheuse imagine toutefois qu'un électrochoc aura lieu à Katowice suite notamment à la publication du dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat): "Il va falloir évaluer si cet électrochoc va permettre de créer une alliance plus vertueuse d'Etats en faveur de la cause climatique."
Quant à savoir précisément ce qui sortira de cette COP24, Géradine Pflieger espère "une avancée moyenne pour atteindre au moins une feuille de route acceptable, mais il ne faut pas attendre de grands miracles pour cette COP-là."
Propos recueillis par Pietro Bugnon