"Quand il n'y a plus de bornes, dit Pierre Moscovici, quand on déclenche des actions violentes (…) petit à petit on peut dériver vers une démocratie illibérale, comme en Hongrie ou en Pologne. On arrive au pouvoir par les urnes et ensuite on confisque ce pouvoir. (…) Et un jour, oui, on est dans une sorte de fascisme."
"Nom de Dieu ! On est face à des gens qui veulent détruire la démocratie"
Revenant sur l'épisode de la chaussure du délégué léguiste écrasée sur ses notes, Pierre Moscovici affirme assister à un sursaut des pro-européens. "Il y a eu 700'000 impressions de mon tweet" après cet épisode, dit-il : "J’ai vu peut-être 1500 Italiens qui m'ont écrit : excusez-nous, l'Italie c'est pas ça." L'incident s'est produit le 23 octobre lors du rejet par la Commission européenne du budget italien.
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Dans un tweet, l'eurodéputé italien s'était vanté d'avoir écrasé avec une chaussure "Made In Italy" la "montage de mensonges que Moscovici a écrite contre [son] pays".
Le Commissaire européen estime qu'un cap a été franchi dans la violence symbolique en Europe et qu'il doit donner lieu à un sursaut des pro-européens :
"Quand je regarde le monde, Trump, Xi Jin Ping, Poutine, je me dis que, nom de Dieu, c'est le moment où on a plus que jamais besoin d'Europe." "On est face à des gens qui veulent détruire la démocratie, on ne mène pas cette bataille avec des gants blancs."
"Je dis aux Suisses : 2019 ne sera pas une bonne année pour négocier"
Le Commissaire européen revient aussi sur le blocage des négociations entre Berne et Bruxelles. "Je dis aux Suisses: 2019 ne sera pas une bonne année pour négocier", avertit Pierre Moscovici, estimant que la prochaine Commission européenne sera "moins ouverte que l'actuelle".
Darius Rochebin/cab