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Le gouverneur élu de Rio veut des snipers pour abattre les criminels

Wilson Witzel a été élu à Rio dans le sillage de Jair Bolsonaro. [Agif/AFP - Thiago Ribeiro]
Le gouverneur élu de Rio veut des snipers pour abattre les criminels / Le 12h30 / 1 min. / le 1 novembre 2018
Elu dimanche, le futur gouverneur de Rio Wilson Witzel annonce déjà une mesure radicale en matière de sécurité. Ce proche du nouveau président brésilien Jair Bolsonaro veut déployer des snipers pour abattre les criminels armés.

Cet ancien juge fédéral de 50 ans fait partie des gouverneurs qui ont surfé sur la vague Bolsonaro pour être élus lors des élections générales brésiliennes. Il a lui aussi fait campagne en adoptant une ligne très dure contre la criminalité.

"Si vous avez cinq criminels qui tirent en direction d'un policier, ils devraient tous être abattus", a déclaré Wilson Witzel mardi soir lors d'un entretien à la chaîne de TV brésilienne Globonews.

Le futur ministre de la Défense approuve

Lorsqu'on lui a demandé si son plan - qui comprend l'engagement de snipers - prévoit aussi de tirer dans le dos des suspects, il a ajouté: "L'arme au poing? Il (le criminel) représente une menace. Il va utiliser cette arme pour attaquer quiconque se trouvera en face de lui."

La proposition de Witzel a aussitôt été approuvée par le futur ministre de la Défense de Jair Bolsonaro, le général de réserve Augusto Heleno. "C'est une réaction nécessaire au port ostensible d'armes de guerre à Rio, en particulier par des jeunes".

afp/oang/jvia

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"Un affront au droit" selon Amnesty

Les déclarations du futur gouverneur ont suscité un tollé. Pour les militants des droits de l'homme, ses annonces sont tout simplement illégales. "Donner l'autorisation de tuer automatiquement toute personne qui pourrait être armée alors qu'il n'y a pas de menace imminente contre la vie d'autrui est un affront au droit brésilien et international", a réagi l'ONG Amnesty International.

La violence a atteint l'an dernier un record au Brésil, avec près de 64'000 morts. En sept ans, elle a fait plus de tués que la guerre en Syrie.
La police brésilienne, elle, a tué l'an dernier 5144 personnes lors d'opérations - un chiffre en hausse de 20%.

La grande peur de la communauté LGBT

Depuis l'élection de Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil, les craintes de la communauté LGBT se sont encore accrues. Elle redoute que le nombre d'agressions et de crimes à son encontre - qui sont déjà fréquentes au Brésil, avec 172 assassinats en 2017 - n'augmente encore.

"Ma plus grande peur est de perdre ma vie ou que mes proches perdent la leur. Le signal de la chasse aux sorcières a déjà été lancé", témoigne l'une de ses membres dans le 19h30.

>> Regarder le reportage de Stephen Mossaz dans le 19h30: