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A peine élu, le président brésilien Jair Bolsonaro s'en prend à la presse

Jair Bolsonaro, encore candidat à la présidentielle au moment de la photo, entouré de représentants des médias. [Reuters - Ricardo Moraes]
A peine élu, le président brésilien Jair Bolsonaro s'en prend à la presse / La Matinale / 1 min. / le 2 novembre 2018
Jair Bolsonaro, le tout nouveau président du Brésil, a trié les médias lors de sa première conférence de presse en tant qu'élu. Il a ainsi refusé les médias qui avaient enquêté pendant sa campagne et publié des enquêtes gênantes le concernant.

Les trois grands quotidiens du Brésil n’ont pas pu poser de questions, alors que les médias évangéliques étaient au premier rang. Ces signaux sont jugés très préoccupants pour les organisations de défense de la presse.

L'association brésilienne du journalisme d'investigation a comptabilisé près de 140 attaques contre des journalistes pendant la campagne électorale. Un chiffre en nette augmentation et des attaques d'un genre nouveau, explique Emmanuel Colombier, directeur de Reporters sans frontières en Amérique latine.

"De mauvais augure pour la suite"

"Nous somme évidemment très préoccupés. Nous avons observé une recrudescence des attaques ciblées contre les journalistes, des attaques physiques, verbales. Mais surtout - et c'est un marqueur de cette campagne - des attaques en ligne", souligne-t-il.

Les supporters de Jair Bolsonaro sont très présents et très organisés sur les réseaux sociaux, explique le responsable. "Nous avons observé un grand nombre de journalistes victimes de cyberattaques, inondés de messages haineux, d'attaques d'une virulence terrifiante. C'est de très mauvais augure pour les années à venir évidemment."

"Climat de haine"

Parmi les journaux qui ont enquêté sur Jair Bolsonaro se trouve en particulier le quotidien Folha de São Paulo, qui a révélé les fake news, ou fausses informations, diffusées durant la campagne. La journaliste auteure de l'enquête est très menacée. "Elle a été, elle aussi, violemment prise à parti, a reçu des appels anonymes, des menaces contre sa famille", raconte Emmanuel Colombier. "C'est très préoccupant, car même un journal aussi visible que Folha de São Paolo n'échappe pas désormais à ce climat de haine."

Depuis son élection, Jair Bolsonaro a à nouveau attaqué le journal. Il l'a traité de "machine à fake news" et a promis de lui couper toute publicité.

Anne Vigna/kkub

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