Jeff Sessions, 71 ans, a précisé avoir présenté sa démission "à la demande" de Donald Trump. Il sera temporairement remplacé par son propre directeur de cabinet, Matthew Whitaker.
Dans sa lettre de démission, le ministre se targue d'avoir oeuvré pour restaurer "l'Etat de Droit, conformément au programme de campagne du président" Trump. Dans son tweet lapidaire, le président Trump s'est borné à le "remercier" pour ses services et à lui souhaiter "bonne continuation".
Il venait pourtant de participer pendant une heure et demie à une conférence de presse sur les conséquences des élections de mi-mandat, au cours de laquelle il n'a pas évoqué ce remaniement.
Critiques multiples
Ancien sénateur de l'Alabama, Jeff Sessions, un ultra-conservateur, avait été l'un des premiers à rallier le magnat de l'immobilier lors des primaires de 2016, lui conférant une légitimité au sein d'un establishment républicain sceptique.
Mais le locataire de la Maison Blanche n'a pas supporté que ce fidèle se récuse en mars 2017 dans l'enquête sur l'ingérence russe dans la campagne électorale de 2016, dont un volet porte sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe du candidat Trump.
Le milliardaire républicain multipliait depuis les critiques à l'encontre de Jeff Sessions, l'accusant d'être "très faible", voire "retardé" selon le journaliste Bob Woodward. En août, il lui avait demandé de mettre fin à l'enquête russe, la qualifiant de "chasse aux sorcières truquée".
Jeff Sessions n'avait pas les moyens de le faire. En se récusant, il a délégué la supervision de l'enquête au numéro deux du ministère Rod Rosenstein. Ce dernier s'est lui aussi attiré les foudres de Donald Trump en validant certains actes de l'enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller.
Il n'était pas immédiatement clair mercredi s'il gardait ce contrôle hiérarchique ou si Matthew Whitacker allait reprendre la main.
ats/ebz