La Libye est toujours divisée entre deux gouvernements qui refusent de s'entendre et des milices qui règnent et font la loi partout dans le pays. La population, elle, n'en peut plus et rêve de stabilité.
En mai dernier, lors d'une précédente conférence internationale à Paris, le président français Emmanuel Macron était persuadé d'être l'homme de la situation et avait même annoncé des élections le 10 décembre. Mais elles n'auront pas lieu.
"On n'attend rien de Palerme"
Aujourd'hui, c'est l'Italie - ancienne puissance coloniale - qui souhaite démontrer que la paix ne se fera pas sans elle. Mais les Libyens interrogés par la correspondante de la RTS en Afrique du Nord n'y croient pas. "On n'attend rien de cette réunion à Palerme. Tout cela, c'est une guerre politique entre la France et l'Italie", résume l'un d'entre eux.
Et si cette conférence ne peut aboutir à rien de concret, c'est parce que les Libyens ne pensent pas que la solution puisse venir de l'étranger.
La solution doit être élaborée en Libye
"Ils ne pensent pas que la solution puisse venir de l'extérieur. Ni de Paris, ni de Palerme, ni de Tunis, ni de Skhirat", constate Oumeya Seddik qui a sillonné le pays pendant quatre mois pour le Centre pour le dialogue humanitaire, ONG suisse très active en Libye. "Les Libyens pensent que la solution à leur crise doit être élaborée en Libye, par des Libyens, à travers le dialogue et un maximum d'inclusivité entre Libyens."
Toujours pas de cadre légal
L'ONU a annoncé que les élections prévues le 10 décembre sont repoussées au printemps prochain, compte tenu d'une sécurité insuffisante à l'heure actuelle pour les organiser. Mais la situation a peu de chances d'être meilleure dans quelques mois.
D'autant qu'il manque toujours un cadre légal en l'absence de Constitution. On ne sait même pas si la Libye future sera un Etat fédéral ou une république, avec un régime parlementaire ou présidentiel.
Maurine Mercier/oang