Commis par neuf assaillants djihadistes, ces attentats avaient fait 130 morts et plus de 400 blessés, soulevant une vague d'émotion sans précédent en France et dans le monde. Un hommage a été rendu mardi aux victimes et un cortège parti du Stade de France a rejoint le Bataclan après s'être rendu sur les terrasses.
Ni l'actuel président français Emmanuel Macron ni le président de l'époque, François Hollande, n'assisteront à ces hommages. C'est la première fois qu'aucun chef d'Etat ne sera présent, alors qu'il y a un an Emmanuel Macron et François Hollande s'étaient tous les deux recueillis.
Le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, la maire de Paris Anne Hidalgo et son homologue londonien Sadiq Khan seront eux présents, accompagnés des familles des victimes et des associations de soutien.
La vie a repris
Trois ans après ces attaques, il n'y a plus de fleurs sur les lieux des attentats. Les terrasses des cafés sont pleines et on redonne des concerts au Bataclan, refait à l'identique. Les matchs de football, eux, n'ont jamais cessé au stade de France.
Il y a une capacité de résilience, non seulement des individus, mais aussi une résilience institutionnelle, législative, judiciaire, policière, citoyenne, que Daesh a probablement sous-estimé
L'émotion, pourtant, reste vive et presque tous les Parisiens connaissaient quelqu'un qui a été touché par cet acte terroriste. Un projet de mémorial est d'ailleurs à l'étude, même s'il divise les victimes.
La menace reste intacte
Mais la devise latine de la ville, Fluctuat Nec Mergitur (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas), l'a emporté: à Paris, il n'est pas question de céder. La menace reste pourtant intacte et le procureur François Molins invite à se méfier d'un calme trompeur.
Les associations, elles, continuent de se battre pour obtenir les indemnisations. L'enquête, titanesque, ne devrait pas aboutir à un procès avant fin 2020. Treize accusés, dont l'unique membre des commandos encore en vie Salah Abdeslam, devraient être renvoyés aux assises.
Joëlle Meskens/oang
Nouvelle attaque "peu probable mais pas impossible"
"La probabilité que ce type d'attaque ait lieu est moindre qu'elle ne l'était à l'époque, et les faits nous le prouvent. En revanche, il serait totalement imprudent de supposer que c'est impossible", estime Jean-Marc Lafon, co-confadeur du think tank "Action Résilience" à Paris, invité mardi de La Matinale de la RTS.
"De très nombreux succès ont lieu (...). Les porosités qui existaient entre le milieu du trafic d'armes et les milieux du terrorisme ont été très largement colmatées, ce qui pose problème pour organiser des actes comme ceux du 13 novembre", analyse-t-il.
Et de conclure: "Sans qu'on ait rendu les choses impossibles, on les a rendues plus difficiles. Et c'est pour cela qu'on va vers un terrorisme un peu plus amateur, mais qui reste toutefois dangereux".
>> Son interview complète dans La Matinale: