Modifié

L'UE craint les foudres américaines si elle se lance dans le troc avec l'Iran

Une raffinerie de pétrole à Téhéran. (Image d'illustration). [AP/Keystone - Vahid Salemi]
Une raffinerie de pétrole à Téhéran. (Image d'illustration). - [AP/Keystone - Vahid Salemi]
L'initiative de l'Union européenne pour protéger les échanges avec l'Iran des nouvelles sanctions imposées par les Etats-Unis pourrait tourner court. Aucun pays de l'UE ne veut superviser les opérations par crainte de représailles américaines.

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne vont peser de tout leur poids sur le Luxembourg pour héberger le "véhicule ad hoc" (SPV), l'Autriche ayant décliné l'invitation.

Le SPV est une sorte de chambre de compensation qui pourrait assurer le règlement des opérations de troc entre les exportations pétrolières et gazières iraniennes et les achats par l'Iran de biens et services de l'UE, pour contourner les sanctions américaines.

Téhéran menace de dénoncer l'accord sur le nucléaire de 2015 si l'UE ne parvient pas à en préserver les avantages économiques des pressions américaines.

Les plus grandes réserves

Après le non autrichien, le Luxembourg et la Belgique sont deux autres choix possibles mais les deux pays émettent en privé les plus grandes réserves, précisent des diplomates européens.

De fait, le gouvernement américain a répété mardi qu'il n'hésiterait pas à sanctionner les entreprises européennes contrevenantes.

reuters/pym

Publié Modifié

Nervosité

Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, a demandé à plusieurs Etats de faire acte de candidature. Mais dans la mesure où le SPV collaborerait avec des banques de l'Union, ces dernières risqueraient de s'exposer à un retour de bâton américain.

"Personne ne s'est présenté à ce stade et s'il n'y a pas de pays hôte, nous aurons un sacré problème (...) Les implications qu'il y aurait à héberger le SPV rendent tout le monde nerveux", a confié un diplomate à l'agence Reuters.