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La peine de mort requise pour cinq suspects dans "l'affaire Khashoggi"

La fiancée du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi espère que l'Arabie saoudite rendra des comptes pour son meurtre. [Keystone - AP J. SCOTT APPLEWHITE]
La fiancée du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi espère que l'Arabie saoudite rendra des comptes pour son meurtre. - [Keystone - AP J. SCOTT APPLEWHITE]
Le procureur général saoudien a requis la peine de mort contre cinq accusés dans l'affaire Jamal Khashoggi, du nom de ce journaliste tué le mois dernier au consulat de son pays à Istanbul. Mais il a totalement dédouané le prince héritier.

La peine de mort a été requise à l'encontre de cinq des onze suspects liés à ce meurtre qui sont accusés d'avoir commandité et commis le crime.

La personne qui a ordonné qu'il soit tué est le chef de l'équipe qui avait été dépêchée à Istanbul pour ramener le journaliste, qui a pris cette décision après avoir constaté qu'il ne pourrait pas le faire sortir de force du consulat.

Le prince héritier innocenté

Le procureur a également fait savoir que le puissant prince héritier Mohammed Ben Salmane, surnommé "MBS", n'était pas impliqué dans cette affaire, contrairement à ce qu'affirment des médias turcs.

>> Lire : Mohammed ben Salmane, prince despote et visionnaire

Le Parquet a en revanche admis que Jamal Khashoggi, un critique du pouvoir collaborant notamment avec le Washington Post, avait été drogué et démembré au sein même de la mission diplomatique, le 2 octobre.

Fortes tensions avec la Turquie

Les tensions sont fortes avec la Turquie depuis le meurtre du journaliste. Selon le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'ordre d'assassiner le journaliste saoudien émanait "des plus hauts niveaux du gouvernement".

Vendredi dernier, la fiancée de Jamal Khashoggi a également appelé, dans une tribune, à "prendre des mesures réelles, sérieuses et concrètes pour mettre au jour la vérité et traduire les responsables en justice".

Toujours selon le procureur général, les restes de Jamal Khashoggi - 59 ans au moment des faits - ont été remis à un agent à l'extérieur du consulat et n'ont pas été retrouvés.

afp/cv

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Le Trésor américain sanctionne 17 Saoudiens

Les Etats-Unis vont instaurer des sanctions à l'encontre de 17 ressortissants saoudiens soupçonnés d'être liés au meurtre de Jamal Khashoggi, a annoncé jeudi le Trésor américain.

Parmi les individus visés figurent Saoud al Kahtani, ancien proche conseiller du prince héritier Mohamed ben Salman, et Mohamed Alotaibi, consul général d'Arabie saoudite.

Les sanctions du Trésor américain seront appliquées en vertu de la loi "Magnitsky", qui permet aux Etats-Unis d'imposer des sanctions pour violations des droits de l'homme, précise la source interrogée par Reuters.

Emotion mondiale

Les Etats-Unis de Donald Trump, qui ont d'abord tenté de ménager leur allié, ont fini par durcir le ton, tout comme les autres pays occidentaux ayant des liens étroits avec la monarchie saoudienne.

Cette affaire a considérablement terni l'image de l'Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur engagé jusque-là - à l'initiative du prince héritier - dans une stratégie de modernisation et d'ouverture, via l'annonce de mesures de libéralisation économiques et sociétales.