Le "mobile politique sous-jacent à ses arrestations représentait un aspect fondamental de l'affaire", deux de ces arrestations visant "en réalité à étouffer le pluralisme politique", a estimé la Cour de Strasbourg.
"Je suis très content, même très heureux", a déclaré Alexeï Navalny. En première instance, les juges de la CEDH n'avaient pas reconnu le caractère politique des arrestations. Ni la Russie, ni son opposant, qui avaient fait appel de la décision de première instance, ne peuvent plus contester en justice cette décision définitive.
Indemnités pour tort moral
La Russie a été condamnée à verser 50'000 euros à l'opposant pour tort moral. Selon Alexeï Navalny, la Russie n'appliquera pas cet arrêt: "Elle va ignorer cette décision et dire que la justice européenne a des motivations politiques (...), c'est la réaction standard du gouvernement russe".
Pour pouvoir se rendre à Strasbourg, Alexeï Navalny a dû payer une amende de 2,1 millions de roubles à la justice russe qui l'empêchait de sortir du territoire.
afp/ra
Une première audience le 24 janvier dernier
Lors de sa première audience le 24 janvier dernier, la CEDH avait condamné la Russie pour violation de ses droits à la "liberté", à la "liberté de réunion" et "à un procès équitable" sans toutefois avoir reconnu les "motivations politiques" dénoncées par Alexeï Navalny.
De multiples arrestations
Le militant anticorruption a été arrêté à sept reprises par la police russe entre 2012 et 2014, en marge de rassemblements politiques contre le gouvernement. A chaque fois, il a été conduit dans un poste de police, gardé pendant plusieurs heures et inculpé d'une infraction administrative pour "violation de la procédure établie de conduite des événements dans un lieu public" ou pour "désobéissance à une sommation légale de la police".
Frappé d'inéligibilité pour la présidentielle russe du 18 mars 2018, l'opposant avait appelé au boycott de ce scrutin remporté par Vladimir Poutine avec plus de 76% des voix.