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Face à la résistance, le rapatriement de Rohingyas est suspendu

Des centaines de réfugiés rohingyas ont manifesté jeudi contre l'opération de rapatriement en Birmanie. [Reuters - Mohammad Ponir Hossain]
Le processus de rapatriement des Rohingyas en Birmanie déjà interrompu / Le 12h30 / 1 min. / le 15 novembre 2018
Jeudi devait être la première journée d'une opération de rapatriement des Rohingyas vers la Birmanie. Devant la forte résistance des réfugiés, le Bangladesh a dû suspendre les renvois, explique le correspondant régional de la RTS.

Dans la matinée, un bus s'est rendu dans le camp d’Unciparang, au sud du Bangladesh, pour rapatrier quelque 150 Rohingyas. Mais les autorités ont dû fait face à une manifestation spontanée.

"Nous voulons la justice! Nous ne rentrerons pas tant que nous ne bénéficierons pas de droits en Birmanie", scandaient les réfugiés. Face à la foule et la présence de médias sur place, les autorités ont suspendu l'opération, et les bus sont repartis vides.

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Manifestation de Rohingyas
Manifestation de Rohingyas / L'actu en vidéo / 40 sec. / le 15 novembre 2018

Des volontaires en fuite

Les autorités du Bangladesh ont assuré que les personnes concernées avaient accepté leur rapatriement. Mais, selon un témoin interrogé par le correspondant de la RTS Sébastien Farcis, nombre de ces réfugiés ont fui ou changé de camp.

Ces derniers craignent d'être repérés et renvoyés de force en Birmanie, où les conditions de vie ne se sont pas améliorées depuis leur fuite du pays il y a un an.

>> Voir le sujet de Nouvo sur les craintes des Rohingyas :

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Rohingyas, la crainte du jour / Nouvo News / 2 min. / le 15 novembre 2018

Rapatriements précipités

Les deux pays concernés semblent pressés de commencer le rapatriement: la Birmanie pour faire bonne figure envers la communauté internationale et le Bangladesh pour alléger le poids que fait peser ce million de réfugiés sur son économie.

Les deux parties auraient ainsi identifié 2260 Rohingyas qui devraient être amenés à partir, à raison de 150 par jour. Les réfugiés concernés craignent donc que, si l’attention médiatique retombe, les militaires viennent à les forcer à monter dans les bus, direction un avenir incertain.

Sébastien Farcis / Mouna Hussain

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L'ONU demande de stopper l'opération

Mardi, l'ONU avait demandé au Bangladesh de stopper l'opération, estimant que les conditions n'étaient pas réunies en raison de risques de persécutions.

Le Commissaire aux réfugiés du Bangladesh a lui-même reconnu qu'aucun des Rohingyas dont le nom était sur la liste ne souhaitait partir. Jeudi, l'ONG Human Rights Watch a ajouté sa voix aux appels à "annuler immédiatement" l'opération.