L'UNRWA avait prévu un budget de quelque 1,2 milliard de francs pour 2018. Mais elle s'est retrouvée face à un trou d'environ 446 millions après la défection de son premier contributeur, par une décision du président Donald Trump.
L'agence a alors demandé le soutien des membres de l'ONU et a collecté 380 millions de francs supplémentaires, ce qui laisse un déficit pour l'année en cours de 64 millions.
"On a réussi une mobilisation extraordinaire"
"C'était une crise tout à fait existentielle, aussi par la dimension totalement imprévue de la décision américaine qu'on a évidemment beaucoup regrettée", souligne le commissaire général de l’UNRWA dans l'émission Forum. "Mais il fallait retrousser ses manches et on a réussi une mobilisation tout à fait extraordinaire au niveau de la communauté des Etats. Beaucoup de pays nous ont rejoints (…) aussi en Asie, les pays du Golfe se sont mobilisés, et cela a été un développement très positif", poursuit Pierre Krähenbühl.
L'agence n'est pas encore tout à fait au bout de ses peines, mais le Suisse est optimiste sur ce plan financier: "C'est une mobilisation remarquable (…) et j'espère avoir encore de nouvelles annonces dans les dix jours à venir."
L'espoir d'un retour des Etats-Unis au sein du cercle des donateurs, en revanche, est mince. "La dernière prise de position officielle des Etats-Unis, à la fin du moins d'août, était clairement de communiquer publiquement qu'ils n'allaient pas se réengager", note le patron de l'UNRWA. "Donc on ne compte pas là-dessus (…) mais on reste engagés dans le dialogue avec les Américains."
"On a été très près du conflit à Gaza"
Pierre Krähenbühl reste par ailleurs très préoccupé par la situation à Gaza, malgré le cessez-le-feu conclu avec Israël.
>> Lire : Le Hamas annonce un cessez-le-feu avec Israël après des combats à Gaza
L'agence a vraiment craint une nouvelle guerre durant l'été. "A deux-trois reprises, on était très, très près du conflit", dit-il. Et l'impression a été la même ces derniers temps. Aujourd'hui, il y a une sorte de répit, mais Pierre Krähenbühl reste prudent: "Je ne pense pas qu'on en soit tout à fait sortis, les éléments de crise sont tellement présents."
Propos recueillis par Mehmet Gultas/oang
Les réfugiés de 1948 et leurs descendants
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens fournit de l'aide aux Palestiniens qui ont été chassés de chez eux ou qui ont fui lors de la guerre de 1948, à la création d'Israël, ainsi qu'à leurs descendants.
Israël et les Etats-Unis s'opposent au fait que les Palestiniens puissent transmettre le statut de réfugié à leurs enfants, souhaitant réduire le nombre de personnes bénéficiant d'une aide de l'UNRWA, ce que les Palestiniens dénoncent comme une violation de leurs droits.
L'UNRWA gère notamment 711 écoles dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban et en Syrie.