Sa libération, non susceptible d'appel, est soumise au versement d'une caution de 300'000 euros, a précisé son avocat Emmanuel Marsigny. L'islamologue de 56 ans, qui doit remettre son passeport suisse, a interdiction de quitter le territoire, d'entrer en contact avec les plaignantes et certains témoins. Il devra pointer une fois par semaine au commissariat.
Pour sa première apparition publique depuis son incarcération, Tariq Ramadan a clamé son innocence face à la cour d'appel de Paris. "J'irai fuir où? Alors que tout va vers mon innocence (...) Je vais rester en France et défendre mon honneur et mon innocence", a-t-il déclaré depuis le box pour tenter de convaincre la chambre de l'instruction de faire droit à cette quatrième demande de mise en liberté.
Relations sexuelles "consenties"
La précédente demande avait été rejetée la semaine dernière par les juges qui craignent notamment des "risques de pression" sur les deux femmes dont les plaintes ont lancé l'affaire à l'automne 2017 et débouchées sur cette double inculpation.
La défense avait fait appel du rejet de cette demande, déposée dans la foulée d'une nouvelle audition durant laquelle Tariq Ramadan avait admis des relations sexuelles "consenties" avec ses accusatrices. Après un an de dénégations, la révélation d'échanges SMS sans ambiguïtés l'avait contraint à changer de version.
>> Lire à ce sujet : Tariq Ramadan reconnaît des relations sexuelles "consenties"
"Qui a menti le plus?"
"Je voudrais que vous décidiez en votre âme et conscience, non pas parce que je m'appelle Tariq Ramadan et qu'on m'a diabolisé dans ce pays", a-t-il lancé aux juges. "Je veux bien qu'on me reproche d'avoir menti pour protéger ma famille, ma fille qui est dans la salle. Mais qui a menti le plus? Qui a instrumentalisé le mouvement #MeToo?", s'est-il défendu, accusant ses accusatrices de se répandre dans les médias.
A tour de rôle, les avocats de la défense et des deux plaignantes se sont renvoyés les accusations de menaces sur les protagonistes du dossier et leur entourage. "Je viens de passer dix mois en prison, je suis innocent, je le paye de ma santé, je ne peux plus marcher normalement", a plaidé Tariq Ramadan, qui souffre d'une sclérose en plaques.
"La remise en liberté de Tariq Ramadan est logique au regard des derniers développements du dossier qui démontrent que les accusations de viols s'effondrent", s'est félicité son avocat Me Marsigny.
afp/ats/lgr
Information traitée dans les journaux horaires sur La Première