Jeudi soir, le site du quotidien fribourgeois La Liberté annonçait être sans nouvelles de son envoyé spécial au Caire depuis mercredi. Dans la capitale égyptienne depuis dimanche, le journaliste a encore pu brièvement informer sa famille de son "arrestation mercredi en fin d'après-midi avant d'être à nouveau totalement injoignable".
La Liberté a précisé avoir averti l'ambassade suisse au Caire, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ainsi que les organisations de défense des journalistes.
Journaliste du Temps libéré
Le correspondant du quotidien Le Temps, un journaliste belge travaillant également pour les journaux belge Le Soir et français La Voix du Nord, a été libéré jeudi soir, a indiqué la rédaction du Soir. Il avait été "emmené mercredi à midi au Caire par des personnes en civil, non identifiées, alors qu'il était en reportage", a relaté jeudi Le Temps.
Le journaliste belge a été "molesté", "tabassé", avant d'être emmené. Dans un bref contact téléphonique avec la rédaction du journal belge, il avait indiqué avoir été accusé d'espionnage.
Lundi soir, un de nos confrères de la TSR avait déjà été pris à partie au Caire (lire ci-contre). La plus importante association professionnelle de journalistes en Suisse, Impressum, a dénoncé jeudi "les violences infligées aux journalistes qui couvrent les manifestations".
Correspondant tessinois tabassé
Un journaliste travaillant pour la Télévision suisse italienne (TSI) a raconté jeudi soir avoir été tabassé au Caire par des militants pro-Moubrarak, qui s'en sont également pris à son matériel. Les faits se sont déroulés non loin de son hôtel.
En France, huit journalistes des chaînes de télévision françaises TF1 et France 24, ainsi que du quotidien Le Figaro ont été arrêtés. Ils étaient toujours retenus jeudi soir, a-t-on appris jeudi auprès de ces médias. Tous ont été arrêtés au Caire, excepté l'envoyé spécial du "Figaro, qui a été interpellé dans une localité située à une cinquantaine de kilomètres d'Alexandrie, en compagnie d'un photographe franco-libanais.
La chaîne de télévision publique suédoise SVT a elle aussi annoncé qu'elle était sans nouvelles d'un de ses journalistes travaillant dans la capitale égyptienne. Un autre journaliste, proche de la chaîne de télévision arabe AlArabiya, aurait lui été enlevé mercredi près de la place Tahrir, a indiqué mercredi soir l'organisation Committee to Protect Journalists (CPJ) à New York.
"Cloîtrés à l'hôtel"
Selon le décompte de Reporters sans frontières, 25 cas de violences contre des journalistes ont été enregistrés depuis mercredi au Caire. Pour Gilles Lordet de RSF, "la plupart des journalistes qui couvrent actuellement la crise sur place sont cloîtrés à l'hôtel où, dit-il, des contrôles auraient été effectués jeudi".
Un journaliste de la chaîne de télévision franco-allemande Arte a également été retenu plusieurs heures par l'armée égyptienne. La télévision publique polonaise TVP a annoncé que cinq de ses journalistes avaient été arrêtés jeudi par l'armée. Deux d'entre eux, des cameramen, ont été relâchés dans la journée, les trois autres dans la soirée. Un journaliste turc a aussi été battu et un autre molesté à proximité de la place Tahrir, a rapporté l'agence turque Anatolie.
ats/sbo
Des équipes de la RTS molestées
Lundi et mardi, des équipes de la RTS (voir vidéo ci-dessus) faisaient état de violences contre un de ses journalistes et surtout un de ses cameramen, pris à partie par la foule dans un quartier. Le cameraman a été blessé à la main et sa caméra abîmée.
Une équipe de la RSR a été prise à partie mardi par la foule dans une banlieue du Caire. Aidés par certaines personnes, nos confrères ont pu rejoindre leur taxi et quitter le quartier sans dommages.
Encore importunés jeudi matin à la sortie de leur hôtel situé aux abords de la place Tahrir, les journalistes de la radio ont été refoulés à l'intérieur de l'établissement.