Interrogé par la RSR, le président du Conseil d’Etat Claude Nicati a estimé que cette décision était "sage". "Aujourd'hui, il nous faut tourner cette page", a-t-il ajouté. Il a lui aussi appris la nouvelle par les médias. En effet, Frédéric Hainard n’a informé ni ses collègues du gouvernement, ni son parti, de sa démission.
Le Conseiller d’Etat quittera le Château le 31 octobre, soit à la date butoir prévue par la Commission d'enquête parlementaire (CEP) pour rendre son rapport. "Quelles que soient les conclusions de la CEP, ce n'est plus seulement la confiance dans les élus qui est en jeu, mais la confiance dans les institutions qui est ébranlée. Dans ces conditions, j'ai pris la décision de m'en aller. Je pense ainsi servir utilement l'Etat et ne pas trahir les Neuchâtelois", écrit Frédéric Hainard dans sa déclaration.
Dans cette "déclaration destinée aux citoyens du canton", il estime ainsi servir l'Etat et être utile aux institutions. Il dénonce aussi les petits arrangements entre amis. "Ce canton ne trouvera pas de salut tant qu'il ne trouvera pas le courage de changer ses molles habitudes et ses petits arrangements entre amis. Je n'étais pas fait pour ce monde discrètement policé, de concessions plus ou moins honteuses, de capitulations secrètes."
Rappel des faits
Une commission d'enquête parlementaire a été ordonnée par le Grand Conseil le 25 mai 2010 pour faire la lumière sur les accusations portées contre Frédéric Hainard. Le 1er mai, le quotidien "Le Matin" avait publié le témoignage d’une femme soupçonnée d’abuser de l’aide sociale. Le conseiller d’Etat aurait participé à son interrogatoire et à une perquisition chez elle. Frédéric Hainard avait admis les faits et précisé qu’il y avait assisté en temps qu’observateur, pour améliorer l’efficacité de ses services.
Le conseiller d'Etat avait ensuite avoué dans les médias de son canton entretenir une relation amoureuse avec l'inspectrice du Service de surveillance et des relations au travail (SSRT), sous sa responsabilité. Cette collaboratrice est impliquée dans la plupart des faits qui lui sont reprochés. Le ministre est aussi soupçonné de l'avoir engagée alors que ses qualifications ne correspondaient pas au poste.
RSR / agences / au