Le canton de Fribourg a envoyé une délégation de cinq personnes à New York pour l'occasion: trois conseillers d'Etat, la présidente du grand conseil Solange Bersier et le vice-chancelier. Pour Beat Vonlanthen, le président du gouvernement fribourgeois, c'est une occasion unique pour le canton, mais évidemment aussi pour la Suisse.
Du Moléson à L’empire State
Dans la grosse pomme, Joseph Deiss se sent maintenant un peu comme chez lui. Parmi les gratte-ciel qui l'entourent, le futur président de l'Assemblée générale de l'ONU voit l'Empire State Building comme la pointe Dufour et le Chrysler Building comme son nouveau Moléson. Un sentiment que l'ancien conseiller fédéral ressent aussi quand il entre dans l'immense bâtiment des Nations unies conçu notamment par l'architecte chaux-de-fonnier Le Corbusier.
Cette fonction au perchoir du monde est essentiellement protocolaire. Le Fribourgeois la compare avec celle d'un arbitre sportif devant servir d'intermédiaire de manière neutre entre toutes les équipes. Une mission «particulièrement motivante», selon l'ancien ministre suisse des affaires étrangères. Pour la mener à bien, il s'est entouré d'une équipe d'une vingtaine de personnes, dont cinq sont suisses.
«Ennuyeusement suisse».
Agé de 64 ans, Joseph Deiss connaît bien les Nations unies. Il a mené la campagne en faveur de l'entrée de la Suisse dans l'ONU en 2002. Il avait assisté, au côté du président de la Confédération Kaspar Villiger, à l'entrée de la Confédération dans le «club» en septembre de la même année. Durant son année présidentielle, il ne placera pas la Suisse dans une position privilégiée au sein de l'ONU. La Confédération helvétique n'est que l'un des 192 Etats participants à l'Assemblée générale. Son but est néanmoins de la rapprocher de l'ONU.
Le président mènera les débats en anglais, mais ses discours seront prononcés en français. Officiellement, six langues sont parlées à l'ONU. Ce qui peut conduire à des erreurs de traductions, dont le Fribourgeois a fait les frais. La promesse de travailler avec le sérieux suisse, exprimée lorsqu'il a accepté son élection à la présidence, s'est muée soudain dans les médias en «ennuyeusement suisse».
Pas de place pour l'ennui cependant pour Joseph Deiss et son équipe, car les séances vont se succéder quasiment chaque jour jusqu'à fin décembre. Durant la seconde moitié de son mandat, le président va pouvoir organiser des débats sur des thèmes qu'il aura choisis et effectuer quelques voyages pour représenter l'ONU.
Agences/ad
De la gouvernance globale
Joseph Deiss a résumé l'axe principal de son action en juin dernier: réaffirmer le rôle central des Nations unies dans la gouvernance mondiale. Le 23 septembre, il lancera le débat général sur ce thème: près de 150 chefs d'Etat ou de gouvernement y sont attendus pour une session agendée jusqu'au 30 septembre. Quelques jours plus tôt, ils participeront aussi au sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement.