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Les homosexuels souffrent de discrimination

Les assises genevoises ont réuni professionnels de la jeunesse et des membres d'associations.
Les assises genevoises ont réuni professionnels de la jeunesse et des membres d'associations.
Les Premières Assises contre l'homophobie à Genève ont pris fin samedi sur un vif succès avec plus de 600 participants en deux jours. Reste que les homosexuels souffrent toujours de discrimination. Le 12h30 a consacré une large place au phénomène.

Menaces de morts, insultes, agressions: difficile d'être
homosexuel en Suisse aujourd'hui. Dans les années nonante, le
coming-out, ou l'aveu de ses préférences sexuelles, était quasiment
devenu à la mode, mais la communauté gay et lesbienne s'inquiète
aujourd'hui du retour de l'homophobie. Témoignages recueillis par
Natacha Van Cutsem au 43.10, un club gay lausannois. Avec
l'interview de Guillaume Mandicourt, porte-parole des assises
contre l'homophobie, qui se sont déroulées le week-end dernier à
Genève.

L'engouement pour les Assises contre l'homophobie est allé bien
au-delà des espérances des organisateurs, selon Catherine Gaillard,
co-présidente de la Fédération genevoise des associations
lesbiennes, bi et transsexuels (LGBT). Et surtout, ces discussions
qui ont réuni beaucoup de professionnels de la jeunesse et des
membres d'associations ont débouché sur des solutions pour mieux
combattre l'homophobie en milieu scolaire.



Ainsi, le Département de l'instruction publique (DIP) va réfléchir
à court terme sur l'intégration de la notion d'orientation sexuelle
et d'identité de genre dans la formation des enseignants. C'est une
grande victoire, car actuellement les professeurs sont très souvent
démunis face à ces questions.



Brochures et affiches



Un autre engagement du DIP porte sur la mise à disposition de
brochures d'information au sein des écoles. «Ce qui n'existe pour
l'instant pas du tout», déplore Mme Gaillard. Enfin, des affiches
indiquant le nom d'un interlocuteur apte à répondre au
questionnements des élèves seront aussi placardées dans les
écoles.



A plus long terme, le DIP devrait aussi s'inspirer des expériences
à l'étranger qui mettent en avant le travail des associations dans
le milieu scolaire. Il y a des adaptations à faire pour les
appliquer à Genève, mais le DIP laisse la porte ouverte, se réjouit
Mme Gaillard qui relève la volonté politique forte d'avancer dans
la lutte contre l'homophobie.



Premier stigmate



Le premier stigmate de l'homophobie est le silence, relève encore
Mme Gaillard. Les pistes dégagées à l'issue de ces Assises sont
donc un grand pas dans la bonne direction. La Fédération genevoises
des associations LGBT a aussi reçu l'assurance de revoir les
responsables du DIP dans 12 à 18 mois pour faire un premier
bilan.



Les Deuxièmes Assises sont déjà en préparation. Elles pourraient
se tenir d'ici deux à trois ans avec pour thème l'homophobie dans
le monde du travail.



RSR/ ATS

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