Gouvernement, les socialistes victimes d'un coup politique

Forum (La 1ère) en a débattu ce lundi soir avec Christian Levrat, président du PS, Fulvio Pelli, président du PRD, Christophe Darbellay, président du PDC, et Oscar Freysinger (UDC/VS). En seconde partie d'émission,  Philipe Revaz a reposé la question du maintien des socialistes au sein du gouvernement avec Géraldine Savary (PS/VD), Ueli Leuenberger, président des Verts, et Josef Zisyadis (POP/VD).

La présidente de la Confédération, Doris Leuthard (PDC), a décidé de reprendre le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) a, elle, revendiqué - et obtenu - le Déparement fédéral des finances (DFF). Conséquences pour les deux nouveaux conseillers fédéraux: Johann Schneider-Amman (PRD) devient le patron du Département fédéral de l'économie (DFE) et Simonetta Sommaruga (PS), contre sa volonté, dirigera le Département fédéral de justice et police (DFJP). Les trois autres ministres conservent leur département respectif.

Et sous la Coupole fédérale à Berne, les réactions étaient nombreuses dans l'après-midi - certains ne décolérant pas, d'autres riant du bon coup joué à la gauche. Au sein de la direction du parti socialiste, précisément, c'est la colère qui prévaut. Les libéraux-radicaux auraient menti et n'auraient pas tenu leur promesses. Mais du côté du PLR, on nie tout accord alors que du côté du PDC, on se réjouit de cette opération menée par Doris Leuthard.

Reste que tous les socialistes ne sont pas si fâchés. Ainsi, par exemple, la Vaudoise Ada Marra se réjouit que son parti obtienne, pour la première fois, le département de Justice et Police. Selon elle, cela permettra d'influencer positivement la politique migratoire de la Suisse.

Les démocrates du centre plus divisés encore

L'UDC, elle, est bien plus divisée que le PS. A peine la nouvelle répartition des départements connues, la direction du parti a diffusé un communiqué dans lequel elle s'insurge contre cette décision jugée irresponsable. Elle critique vertement Eveline Widmer-Schlumpf dont le bilan à la tête du DFJP ne serait que réorganisations sans fin et changements de personnel. Mais d'autres UDC, parmi lesquels Jean-François Rime, se disent très heureux par cette nomination qui isole Simonetta Sommaruga.

Ce "coup politique" aurait été finalisé dimanche soir par les conseillers fédéraux de droite. Vers 21h30, tout était dit. C'est la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, qui aurait mené durant le week-end les négociations avec le reste du centre droit. La séance de ce lundi matin n'a donc rien changé. Le conseil fédéral reconnaît d'ailleurs qu'il y a eu vote - apparemment un seul, tout à la fin - pour savoir qui, de Johann-Schneider Amman ou Simonetta Sommaruga, dirigerait le DFJP. Et la droite a alors clairement lâché la socialiste, ce qui fâche le PS. Ce dernier affirme qu'il y avait un accord avec le PLR pour garantir que Simonetta Sommaruga n'aurait pas le Département fédéral de justice et police.

La grande surprise du jour, c'est finalement Eveline Widmer-Schlumpf aux Finances. La Grisonne voulait ce département, elle l'a eu et personne ne le lui a contesté. Mais cela ne signifie pas pour autant que sa réélection en 2011 est garantie. Les socialistes, très fâchés, affirment ne plus vouloir voter pour elle. Et du côté du PLR, on affirme que la décision de ce lundi n'est en aucun cas un signe de soutien pour 2011.

Vincent Bourquin/oa