Bernard Rappaz: la fin de la grève
Dans un communiqué diffusé jeudi 23 décembre 2010, Bernard Rappaz remercie tous ceux qui, en Suisse et ailleurs, "ont manifesté leur solidarité". Il déplore que "la Suisse renie les droits humanitaires en acceptant qu'un détenu meure de faim derrière les barreaux".
Le temps du soulagement
Son avocat, Me Aba Neeman, s'est dit soulagé de la décision de son client de se réalimenter. Satisfaction aussi du côté du département valaisan de la sécurité: "Sa décision est une bonne décision et je suis soulagée pour lui et pour moi" a déclaré Esther Waeber-Kalbermatten.
Après le refus du Grand Conseil valaisan d'accorder sa grâce le 18 novembre dernier, le rejet de toute interruption de peine, l'échec des recours au Tribunal fédéral, Bernard Rappaz avait épuisé toutes les démarches légales en Suisse. Il avait déposé un dernier recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme, qui avait rejeté toute mesure provisionnelle.
Bernard Rappaz a perdu son pari. Me Aba Neeman l’admet: "Bien sûr, il a perdu. Mais que se serait-il passé s’il était allé jusqu’au bout?".
Agences/pc
Un bras de fer de 120 jours
Bernard Rappaz a entamé sa grève de la faim le jour de son entrée en prison, le 20 mars 2010. Il contestait ainsi sa peine de cinq ans et huit mois pour violation grave de la loi sur les stupéfiants et autres délits.
Il a obtenu une interruption de peine de quinze jours en mai dernier, puis des arrêts domiciliaires en juillet. Hospitalisé aux Hôpitaux universitaires de Genève, il a toujours refusé d'être nourri de force.
Les médecins ont respecté cette volonté, malgré l'arrêt du Tribunal fédéral et l'injonction des autorités politiques et judiciaires valaisannes de le nourrir de force. Le médecin en charge de Bernard Rappaz a déposé deux recours au TF, dont l'un a été jugé irrecevable le 3 décembre dernier.