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Comment sortir de l'impasse: de la contrainte au compromis.

Bernard Rappaz profite de sa promenade quotidienne devant sa ferme de Saxon. [Jean-Christophe Bott.]
Bernard Rappaz lors de la première mesure d'assignation à domicile dans sa ferme de Saxon. - [Jean-Christophe Bott.]
Face à un cas aussi complexe, la société est dépourvue et divisée face aux choix à mettre en œuvre. Les enjeux sont fondamentaux, souvent contradictoires, que ce soit par leur dimension humaine, éthique, juridique ou médicale. Un résumé en trois points.

Alimentation forcée

Faut-il contraindre Bernard Rappaz à une alimentation forcée? C'est la position défendue par les autorités valaisannes, s'appuyant sur une décision du Tribunal Fédéral qui enjoint les médecins à laisser leurs considérations éthiques pour appliquer le droit. L'Etat du Valais a même transmis une injonction à Genève, sous peine de plainte pénale. Or, le corps médical est inflexible et il l'a répété depuis le début de l'incarcération de Bernard Rappaz: une telle mesure est "indigne de la personne humaine et contraire aux droits de l'Homme". Par ailleurs, un tel choix constituerait sans doute un acte fort, voire violent, à l'égard du gréviste de la faim.

Accorder une grâce

Si elles ne suivent pas Bernard Rappaz dans ses revendications politiques, plusieurs personnalités se sont prononcées ces derniers jours pour demander un geste humain de la part du gouvernement valaisan. De Philippe Roch à Anne-Catherine Ménétrey, les appels insistent sur le caractère inadmissible d'une mort face à laquelle "tout le monde serait perdant". La grâce signifierait-elle céder à un chantage politique? Ce serait le risque d'une justice "prise en otage" contre la disparition d'un homme qu'il sera difficile à assumer pour tout le monde. Le Grand Conseil valaisan doit se prononcer le 18 novembre sur cette demande de grâce.

Se donner du temps

La Ligue suisse des droits de l'homme, par exemple, demande aux autorités valaisannes de renoncer à leur position dure en accordant une interruption de peine, à tout le moins jusqu'à la décision du législatif. Une telle option  permettrait de sortir de la "zone rouge" et de mettre en place une surveillance médicale sous contrôle policier. Ce serait la deuxième fois depuis que Bernard Rappaz a entamé son bras de fer depuis son incarcération, en mars 2010. Un compromis politique qui ne signifierait pas une libération, mais permettrait de "donner du temps" à une réflexion et de chercher d'autres solutions.

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