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Les 40 ans du vote des femmes

Les femmes d'Appenzell Rhodes intérieurs ont dû attendre jusqu'en 1991 pour voter sur le plan cantonal.
Les femmes d'Appenzell Rhodes intérieurs ont dû attendre jusqu'en 1991 pour voter sur le plan cantonal.
En comparaison internationale, l'égalité politique hommes-femmes a été introduite tardivement en Suisse: ce n'est que le 7 février 1971 que 66% des hommes et une grande majorité de cantons ont accepté le droit de vote des femmes au niveau fédéral. Douze ans plus tôt, en 1959, le refus avait été net avec 67% de non.

En comparaison internationale, l'égalité politique hommes-femmes a été introduite tardivement en Suisse: ce n'est que le 7 février 1971 que 66% des hommes et une grande majorité de cantons ont accepté le droit de vote des femmes au niveau fédéral. Douze ans plus tôt, en 1959, le refus avait été net avec 67% de non. Dans certains cantons, le droit de vote et d'éligibilité avait été accordé plus tôt aux femmes: Neuchâtel et Vaud en 1959, puis Genève l'année suivante, et Bâle-Ville en 1966. La plupart d'entre eux n'ont introduit le suffrage féminin qu'en 1971. Et Appenzell Rhodes-Intérieures, a dû s'y résoudre en 1990 sous l'injonction du Tribunal fédéral.

Premières élues

A l'automne 1971, les femmes participent à leurs premières élections fédérales. Onze sont élues au Conseil national et une au Conseil des Etats, la Genevoise libérale Lise Girardin, une pionnière politique. Actuellement, 60 femmes et 140 hommes siègent à la Chambre basse, et 8 fauteuils sur 46 sont occupés par des sénatrices au Conseil des Etats.

La conquête du gouvernement

L'histoire de la présence de femmes au Conseil fédéral a également été mouvementée. Douze ans après l'octroi du droit de vote et d'éligibilité aux femmes, le PS décide de présenter une candidate au gouvernement, la Zurichoise Lilian Uchtenhagen. Après une "nuit des longs couteaux", le Parlement lui préfère Otto Stich le 7 décembre 1983.

Les femmes au Conseil fédéral

La première femme à entrer au Conseil fédéral est la Zurichoise radicale Elisabeth Kopp, en 1984. Suivront Ruth Dreyfuss (1993), Ruth Metzler (1999), Micheline Calmy-Rey (2002), Eveline Widmer-Schlumpf (2007) et, en décembre 2010, Simonetta Sommaruga. En cette année anniversaire des 40 ans du vote féminin, pour la première fois, le gouvernement suisse est majoritairement composé de femmes.

Agences /pc

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L'analyse de la voix des femmes

L'octroi du suffrage féminin en 1971 n'a pas bouleversé le paysage politique en Suisse, les femmes votant la plupart du temps comme les hommes. Certaines notables exceptions ont toutefois rythmé ces dernières décennies.
Les voix des femmes ont été déterminantes en 1985 lors de l'acceptation du nouveau droit matrimonial et du droit de succession. L'égalité entre l'épouse et le mari dans le mariage était ainsi consacrée. Plus tard, en 1995, la norme antiracisme passait devant le peuple grâce à leur voix.
"Les femmes s'expriment plus majoritairement contre la discrimination", explique le politologue Claude Longchamp. Son institut de recherches "gfs.bern" a étudié les 266 objets soumis à un scrutin national de 1977 à nos jours.
Se basant sur les analyses VOX, l'institut constate que depuis l'introduction du droit de vote des femmes, leur suffrage a fait la différence dans au moins dix consultations. A l'inverse, lors de onze votations, les voix des hommes ont été décisives.