Des centaines de jeunes Suisses vont répondre à l'appel de la jeune Suédoise Greta Thunberg en descendant dans les rues vendredi pour le climat. Leur absence divise les autorités scolaires et les sanctions ne seront pas les mêmes selon les cantons.
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Dans le Jura aucune sanction ne sera prononcée. A Neuchâtel, le dernier mot revient aux directions d'établissement. Au Lycée Blaise Cendrars à La Chaux-de-Fonds les élèves "auront la possibilité de se mobiliser pour ces questions climatiques", indique son directeur Christophe Stawarz. "C'est l'occasion pour eux d'apprendre ce qu'est un engagement citoyen."
"Ce qu'on regrette, c'est le moment choisi"
Tous les cantons ne seront pas aussi indulgents. Le Valais a décidé d'appliquer la tolérance zéro. Dans les cantons de Vaud et de Fribourg, les élèves qui feront grève devront motiver leur absence, les autorités estimant que le mouvement n'a pas à avoir lieu durant les heures de cours.
"Ce qu'on regrette, c'est le moment choisi", confirme François Piccand, chef de service à la direction fribourgeoise de l'Instruction publique. "La même chose en dehors des cours aurait un meilleur impact. On va forcément leur reprocher de s'engager pour pouvoir manquer des cours un vendredi après-midi."
Quant aux autorités scolaires genevoises, elles se détermineront mardi sur l'attitude à adopter envers les élèves qui participeraient à cette grève du climat.
"Un prototype du rapport aux adultes"
A l'heure où on dit des jeunes qu'ils sont peu engagés, cette mobilisation est-elle surprenante? "Ce n'est pas nécessairement parce qu'ils sont branchés sur les réseaux sociaux qu'ils sont en dehors du monde", relève Pascal Roman, professeur à l'Institut de psychologie à l'Université de Lausanne.
"Ce que je trouve riche dans ce mouvement c'est que c'est un prototype de ce que vivent les adolescents dans leur rapport au monde et aux adultes. D'une part, ils s'opposent aux adultes en contestant leur inaction dans la sauvegarde de la planète et, d'autre part, ils se retrouvent entre eux autour d'un projet. Il s'agit des deux ingrédients de ce que fait le travail adolescent, soit devenir adulte."
Maurice Doucas/lgr