A l'origine de ce projet, deux journalistes et un graphiste, tous trois licenciés par Tamedia. Ils ont décidé d'assumer pleinement l'identité d'un journal de bistrot, qui se présente en rouge-blanc-noir, sur une trentaine de pages.
Le Matin semaine, lui aussi, se lisait surtout dans les cafés. Les fondateurs de Micro ont donc sondé les restaurateurs et leurs clients pour évaluer leurs besoins. Résultat: la demande est à un journal en format réduit, avec des informations de Suisse romande, écrites par des journalistes qui vont sur le terrain, à la rencontre des gens.
Café et journal papier
"Aujourd'hui, les gens ne veulent plus forcément recevoir le journal à la maison. Mais le lire au bistrot, oui", explique Fabien Feissli, cofondateur du journal, invité de La Matinale lundi. "Il est également ressorti de notre consultation que les gens veulent un journal papier, et non pas lire des articles sur un téléphone ou une tablette."
Passionnés de leur métier, les collaborateurs de Micro ont comme credo le contact avec le terrain, assure-t-il. "Dès qu'on veut parler de quelque chose, on ira sur place, parler aux gens. En cela, on se différencie d'une majorité de rédactions qui travaillent beaucoup avec le téléphone ou le courrier électronique."
En abonnement seulement
Les séances de rédaction se dérouleront chaque fois dans un café différent. Le public est par ailleurs invité à participer à ces séances. Samuel Bendahan, conseiller national socialiste vaudois, a suivi l'élaboration du projet. Il salue la démarche des fondateurs de Micro. "C'est très important de définir qui on veut cibler", souligne-t-il. "Là, le choix était de renouer le contact avec les gens au café. Ils ont essayé de recréer quelque chose pour combler le vide laissé par le disparition du Matin."
Le journal Micro ne sera pas distribué dans les kiosques, ni dans les caissettes, et sera financé uniquement par les abonnements: 300 francs par année pour ce tri-hebdomadaire en format papier, ou 80 francs en format web. Les lecteurs privés peuvent évidemment s'abonner aussi.
Financement participatif
Mais dans un premier temps, les fondateurs de Micro comptent beaucoup sur les cafetiers qui s'abonneront pour leurs clients et qui paieront en partie en bons restaurants. Ces bons seront ensuite distribués aux lecteurs qui se seront abonnés.
Si les fondateurs de Micro ont financé le numéro zéro de leur poche, une campagne de financement participatif est également lancée pour récolter les 90'000 francs nécessaires pour les frais d'impression et de livraison. Trois mille exemplaires seront distribués dès lundi dans des cafés de Suisse romande, la suite de l'aventure dépendra de son succès.
Ester Coquoz/Romaine Morard/kkub