Modifié

Le Doubs renaît mais son biotope est fragilisé après la sécheresse de 2018

Le Doubs à sec entre Morteau et Pontralier, le 12 août 2018. [AFP - Fabrice Coffrini]
Le Doubs ne ressort pas indemne de la sécheresse de l’été dernier / La Matinale / 1 min. / le 4 mars 2019
La rivière franco-suisse du Doubs a connu l'été dernier une situation exceptionnelle avec une sécheresse totale à certains endroits de son cours. L'eau est revenue en décembre, mais le biotope a clairement souffert.

Quand il n'était pas totalement asséché, comme sur 25 kilomètres entre Pontarlier et Morteau notamment, le Doubs était par endroits très chaud lors de la sécheresse 2018 et l'événement climatique a fragilisé le biotope.

Il y a eu passablement de mortalité chez les poissons et les tronçons asséchés n'ont pas été entièrement recolonisés. Mais c'est surtout la température de l'eau des autres tronçons qui a eu des conséquences fâcheuses.

"Si on s'appelle une truite fario, au-delà de 20 degrés on ne se nourrit plus", explique Alexandre Cheval, chargé de développement à la Fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques du Doubs, lundi dans La Matinale.

"Le coup de grâce pour les plus faibles"

"Donc, quand on a de l'eau qui monte à 26-27 degrés pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ça fait déjà belle lurette que le poisson a arrêté de manger." Et il se passe la même chose que chez les êtres humains, illustre ce spécialiste: "les plus solides vont réussir à passer le cap mais pour les plus faibles, ceux qui ont déjà des maladies parce que le milieu est altéré, c'est le coup de grâce."

Et Alexandre Cheval n'est pas rassuré par les relevés de Météo France: les huit dernières années sont d'ores et déjà entrées dans le classement des dix années les plus chaudes dans l'Hexagone

Avec le réchauffement de la planète, ce phénomène d'assèchement partiel ou total des cours d'eau risque bien de se reproduire, y compris en Suisse. L'été dernier, le lac des Brenets, retenue naturelle du Doubs, était lui aussi complètement à sec.

Natacha Van Custem/oang

Publié Modifié