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Les chiens policiers, armes indispensable de la lutte antiterroriste

Les brigades policières canines en formation dans le Jura vaudois
Les brigades policières canines en formation dans le Jura vaudois / 12h45 / 1 min. / le 2 mai 2019
Une soixantaine de maîtres-chiens et leurs compagnons à quatre pattes, de Suisse romande et de l’étranger, sont réunis cette semaine dans le Jura vaudois. L’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques cynologiques.

Le chien policier ne se cantonne plus à la recherche de stupéfiants. De plus en plus, bergers allemands ou bergers belges malinois de la brigade canine de la police vaudoise sont engagés dans des opérations de sécurité plus larges, notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste.

C’est le cas de Delta, mâle berger allemand de cinq ans. Ce chien est spécialisé dans la recherche de substance explosive. Il renifle les endroits indiqués par son maître, l’appointé Nicolas Groux. Si Delta repère les molécules d’explosif, il s’assied. C’est le signal attendu.

Fini l'utilisation alibi

La brigade canine joue un rôle croissant dans la sécurisation des lieux et des personnes, indique Nicolas Groux. "Nous faisons déjà des fouilles préventives lors des grosses manifestations ou des sommets. Mais depuis deux ou trois ans, on a de plus en plus de perquisitions ou d'engagements dans le cadre de la lutte contre le terrorisme."

L’adjudant Christophe Ehinger, chef de la brigade canine de la police cantonale vaudoise, confirme la tendance: "Avant, j'ai presque envie de dire que les chiens étaient utilisés comme un alibi, et que les recherches se faisaient dans un climat beaucoup plus détendu. Maintenant, la menace est clairement avérée".

"La responsabilité se porte sur ses épaules"

Conséquence: la pression monte sur le maître-chien et sa bête. Lorsque le binôme est engagée sur de la détection d’explosifs, il n’a pas droit à l'erreur. "Quand il a sécurisé un lieu, la responsabilité du site se porte sur ses épaules", témoigne Christophe Ehinger.

L’amélioration de la lutte antiterroriste et de la sécurisation de lieux potentiellement piégés passera à l’avenir par l’alliance entre chiens et électronique. Des canidés sont déjà dressés à inspecter un lieu pointé à distance par rayon laser. Et cela ira encore plus loin à l’avenir: des dispositifs sont testés dans lesquels un chien porte un casque équipé d’une caméra et d’écouteurs. L’animal est quasi télécommandé: son maître, resté dans un lieu sécurisé, lui donne des ordres par radio.

Patrick Le Fort

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