Vendredi a lieu la journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. Un fléau persistant, d'après plusieurs études internationales qui font état de chiffres inquiétants en matière d'agression. Le dernier rapport de SOS Homophobie parle même d'une augmentation de 50% des violences à l'encontre des lesbiennes. Tout genre confondu, la helpline alémanique recense de son côté deux cas par semaine en moyenne.
Ces chiffres ne reflètent pas l'ampleur du problème selon Muriel Waeger, directrice romande de Pink Cross, fédération suisse des hommes gais et bi. Les associations vont activer leurs relais politiques pour combler une lacune qu'elles estiment importante dans la lutte contre l'homophobie et la transphobie, appelée à être davantage visibilisée.
Motion rejetée en 2017
D'ici la fin du mois de mai, les associations de défense auront déposé des motions demandant la mise en place de registres dans treize cantons au total (Vaud, Fribourg, Valais, Jura, Neuchâtel, Tessin, Zurich, Berne, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Argovie, Soleure et Saint-Gall).
Une motion visant à recenser statistiquement les crimes haineux fondés sur l'orientation sexuelle, l'identité de genre, l'expression de genre ou les caractéristiques sexuelles a été déposée au Conseil national il y a deux ans. Elle a néanmoins été rejetée, le gouvernement estimant qu'il revenait aux cantons d'agir.
Former la police
Deuxième requête des associations: qu'à l'image des polices vaudoise, genevoise ou lausannoise, des formations soient données à tous les policiers afin qu'ils prennent en charge les victimes de manière adéquate.
Lors d'une conférence de presse à Lausanne vendredi, Muriel Waeger a par ailleurs rappelé que les conséquences des crimes de haine peuvent être dramatiques. "Le taux de suicide est deux à cinq fois plus élevé chez les jeunes de ces communautés qu'au sein du reste de la population".
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