La mort de l'ancien dignitaire religieux est intervenue de manière inattendue dimanche après-midi à Roveredo, a communiqué lundi l'évêché de Coire. Ce dernier précise que le prélat sera enterré dans le cimetière épiscopal qui se trouve devant l'église.
"Nous sommes nombreux à en garder un souvenir désormais ému", a réagi l'actuel évêque de Lausanne, Genève et Fribourg Charles Morerod. L'évêque de Coire, Vitus Huonder, a exprimé pour sa part sa reconnaissance envers son prédécesseur pour ses "nombreuses années de service épiscopal".
Enfance et scolarité à Genève
Originaire de Schwyz, Antoine-Marie Grab de son vrai nom était né le 3 février 1930 à Zurich. Il avait grandi à Genève, où il a accompli ses études primaires et secondaires. Parti étudier au collège de l'abbaye d'Einsiedeln (SZ), il avait décroché en 1949 une maturité classique.
Ordonné prêtre en 1954 dans l'ordre de Saint-Benoît, il avait été nommé évêque auxiliaire à Genève de 1987 à 1995, puis évêque de Lausanne, Genève et Fribourg en 1995.
Une arrivée houleuse à Coire
Trois ans plus tard, il avait été appelé à la tête de l'évêché de Coire pour remplacer Wolgang Haas qui divisait les fidèles. C'était la première fois qu'un évêque en fonction changeait de diocèse en Suisse.
Mais la nomination d'Amédée Grab à la tête du diocèse avait fait des vagues. Il a été le premier évêque de Coire nommé selon un décret papal "Etsi salva". Le chapitre de Coire n'avait pas été consulté et n'avait pas apprécié. Le président du Synode de Zurich, Markus Arnold, avait qualifié la manière dont Rome avait procédé d'"indigne".
L'évêque avait présenté sa démission en 2005, à l'âge de 75 ans, mais Jean Paul II ne l'avait pas acceptée. Il avait dû attendre deux ans supplémentaires avant de quitter ses fonctions.
Amédée Grab avait aussi présidé la Conférence des évêques suisses (CES) de 1983 à 2006.
ats/oang