La question se pose à nouveau en pleine période estivale et alors que les VTT électriques connaissent une croissance sans précédent: leurs ventes ont doublé l’année dernière en Suisse.
>> Lire : Les ventes de VTT électriques ont explosé l'année dernière en Suisse
L’essor du e-VTT a clairement démocratisé la pratique: avec une assistance électrique, la montagne est accessible à plus de monde, on va plus loin, plus haut - au risque de crisper certains randonneurs.
Mais pour le chargé d’affaires à Pro Natura Valais, les conflits risquent de s'intensifier si on ne fait rien. "On n'a certainement pas suffisamment anticipé les besoins, que ce soit un vélo électrique ou pas importe peu", avertit Thierry Largey lundi dans La Matinale.
Séparer les flux d'utilisateurs
Dans les dix-vingt ans qui viennent, quels seront les différents besoins et comment vais-je organiser mon territoire?" Pour Thierry Largey, c'est ça la réflexion que les politiques devraient avoir en disant: "on va faire des itinéraires pour le VTT, pour les grands sportifs, pour les moyens sportifs, et pour les familles, de manière à ce que chacun trouve sa place."
Pour lui, il faut donc séparer les activités, les flux, pour éviter les crispations. Mais Pauline Picchio, auteure d'une étude l'an dernier sur la cohabitation entre randonneurs et VTT dans la région Verbier/Val de Bagnes, n'est pas du même avis.
Intensifier la prévention
"Une grande partie des gens pensent que la montagne appartient finalement à tout le monde et considèrent normal de devoir partager les chemins entre tous", remarque-t-elle. "Je pense que le défi, c'est plutôt d'intensifier la communication avec tous les usagers, d'éduquer les VTTistes à maîtriser leur vitesse, de poser le pied à terre pour croiser des randonneurs."
Pauline Picchio estime également qu'un aspect important est d'informer clairement les usagers sur leurs droits: parfois, dit-elle, "il y a encore un petit peu trop de flou de ce côté-là." Car, sauf interdiction expresse, les VTTistes ont le droit de fréquenter tous les chemins pédestres.
Pauline Rappaz/oang