Près de 43'200 écoliers valaisans sont attendus pour cette rentrée. Des effectifs en légère hausse que le nombre d’enseignants formés ne suffira pas à encadrer. Les autorités ont donc décidé de miser sur des étudiants de dernière année de la Haute école pédagogique (HEP) pour sauver huit classes primaires dans le Haut-Valais.
Il s'agit d'une mesure inédite, dont la durée est encore indéterminée. Depuis trois ans, la formation des futurs professeurs a été adaptée afin qu’ils puissent réaliser leur stage pratique de six mois en autonomie. Les effectifs de la HEP ont d'ailleurs été augmentés: 85 nouveaux professeurs ont été formés, contre 60 l'an dernier.
"Revaloriser la profession"
"Nous avons réfléchi à une solution pour améliorer l'alternance entre la théorie et la pratique pour nos étudiants, tout en assurant une meilleure insertion professionnelle. Douze étudiants seront répartis en duos dans ces classes du Haut-Valais pour éviter leur fermeture", explique mercredi Zoe Moody, professeure à la HEP du Valais, dans La Matinale.
Selon elle, "former des enseignants est la clé", même si d'autres solutions sont possibles. "Il faut imaginer des manières de revaloriser la profession, de la rendre plus attractive. Nous devons aussi nous assurer que les personnes qui sont formées restent dans la profession. Nous avons en effet une certaine maîtrise sur les étudiants qui sont diplômés, mais ce n'est ensuite pas évident de savoir ce que font ces personnes une fois qu'elles enseignent", indique Zoe Moody.
Départs à la retraite
Les élèves valaisans retrouveront les salles de classe lundi, tout comme leurs camarades jurassiens et neuchâtelois. Pour les Genevois, Vaudois et Fribourgeois, la rentrée est programmée au 26 août, tandis qu'outre-Sarine et dans le canton de Berne, les écoliers ont déjà repris.
En Suisse romande, le canton de Fribourg est aussi particulièrement touché par la pénurie d'enseignants. Celle-ci s'explique surtout par le départ à la retraite des baby-boomers et par la réforme de la caisse de pension qui devrait pousser de nombreux professeurs à prendre une retraite anticipée. Le manque d'enseignants pourrait concerner cette année jusqu'à 150 équivalents plein temps, selon la Société pédagogique fribourgeoise francophone.
Sur l'Arc lémanique, la situation est moins préoccupante. Le manque de professeurs concerne surtout les branches scientifiques et l'allemand.
Julie Rausis / Martine Clerc / Guillaume Martinez