Reconnue d'utilité publique, cette nouvelle organisation sera présidée par l'ancien conseiller d'Etat genevois François Longchamp, a annoncé Aventinus mercredi.
Le Conseil de fondation est aussi composé de l'ex-conseillère d'Etat vaudoise Anne-Catherine Lyon, de Jean-Frédéric Jauslin, qui a notamment dirigé l'Office fédéral de la culture, et du spécialiste en communication et en management Jérôme Koechlin.
Trois institutions au premier plan
Aventinus peut recueillir des fonds auprès de donateurs privés et publics. Elle disposerait de plusieurs millions de francs, mais elle refuse pour l'heure de dévoiler le montant exact. L'essentiel de l'argent provient de trois institutions réputées et puissantes financièrement: Hans Wilsdorf, propriétaire de Rolex, Leenaards et Jan Michalski. Plusieurs mécènes privés se sont joints à elles.
"Des titres disparaissent, des journaux se recroquevillent, si on veut faire fonctionner la démocratie en Suisse, il faut une presse indépendante, pluraliste et de qualité, a confié François Longchamp à la presse. Notre fondation ne va pas bouleverser le devenir de la presse de la région, mais c'est une bonne nouvelle pour la presse, l'un des rares qu'elle a enregistrée ces dernières années."
Un premier projet à Genève
Le premier projet soutenu par Aventinus est la création de la plateforme journalistique Geneva World News destinée à valoriser le travail des organisations internationales basées à Genève.
Si le projet, élaboré par le Club suisse de la presse, est retenu par la Confédération, l'Etat de Genève et la Ville de Genève, il recevra 600'000 francs de la fondation.
"Une opportunité exceptionnelle"
Invité du 19h30, le directeur du club Pierre Ruetschi se félicite de la création d'Aventinus, mais avec circonspection.
"On ne sait pas encore de combien au total est dotée cette fondation et quelles sont ses intentions", souligne-t-il. "Va-t-elle disperser l’argent sur plusieurs médias ou se concentrer sur un seul? Moi, en tout cas, je suis content que le Club suisse de la presse puisse bénéficier de l’apport de cette nouvelle fondation.
L'ancien rédacteur en chef de la Tribune de Genève salue également la possibilité de créer un nouveau média (Geneva World News), qui "est quand même une opportunité exceptionnelle que la création de cette fondation rend possible, même s’il y a aussi des fonds publics derrière, mais qui n’auraient pas suffi. Ce mélange des ressources est très important et contribue à maintenir l’indépendance de la presse."
>> L'interview de Pierre Ruetschi, ancien rédacteur en chef de la Tribune de Genève:
ani/boi avec ats