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Convertir les frontaliers au Léman Express passe aussi par des pressions

Un train du Léman Express en gare de Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Le Léman Express convertira-t-il les frontaliers? / La Matinale / 3 min. / le 10 décembre 2019
A Genève, autorités et secteur privé ont multiplié les séances d'information pour inciter les travailleurs frontaliers à utiliser le Léman Express, en service dès dimanche. Certaines entreprises ont même augmenté le prix du stationnement.

Sur les rails dans cinq jours, le Léman Express ambitionne de désengorger le trafic à Genève et révolutionner le temps de trajet des travailleurs frontaliers.

Aux Hôpitaux universitaires (HUG), ces derniers représentent 60% du personnel, un potentiel énorme pour le plus large réseau ferroviaire transfrontalier en Europe. "Il répond à beaucoup d'attentes des patients et de leurs proches, et surtout des collaborateurs, dont 5000 viennent de Haute-Savoie. Une bonne partie d'entre eux se réjouit de prendre le train", explique Nicolas de Saussure, porte-parole.

Incitation, oui, mais aussi pression. Car la vraie nouveauté aux HUG, ce sont les places de parc attribuées en fonction de critères de proximité aux transports publics.

Hausse du tarif de stationnement

Autre exemple dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates, commune où transitent chaque jour quelque 12'000 employés. Le comparatif situé au verso d'un dépliant explicatif ne leur a pas échappé. "Aujourd'hui, 10% des collaborateurs seulement viennent en transports publics", détaille Martin Corminboeuf, délégué à la mobilité de la commune. "On a mis en avant les arguments en faveur de ce type de transport: le temps de parcours et le coût, très intéressant en comparaison avec la voiture individuelle."

>> Lire aussi : L'abo mensuel Genève-Annemasse du futur Léman Express coûtera 115 francs

Un "plan mobilité" se prépare entre la commune et la zone industrielle pour inciter davantage au bus et au rail. Certaines entreprises ont même déjà franchi le pas, en augmentant massivement le prix de leurs places de parc et en reversant un bonus aux employés qui n'en ont pas. C'est aussi par ce biais que le potentiel du Léman Express pourra vraiment se déployer.

Sylvie Belzer/ani

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