Publié

Dans les restaurants romands, la traçabilité de la viande reste lacunaire

D'où vient la viande que l'on mange au restaurant ? Des informations manquent souvent selon l'enquête de la FRC
D'où vient la viande que l'on mange au restaurant ? Des informations manquent souvent selon l'enquête de la FRC / 19h30 / 2 min. / le 27 janvier 2020
La viande servie dans les restaurants a peut-être été produite avec des hormones ou des antibiotiques sans que les clients n'en soient informés, révèle une enquête de la Fédération romande des consommateurs (FRC).

Doper l'élevage aux hormones de croissance ou aux stimulateurs de performance est une pratique interdite en Suisse, qui autorise pourtant l'importation de viandes transformées par ces substances chimiques. Les restaurateurs, au sens large du terme, sont tenus par la loi de déclarer par écrit le mode de production de tels produits.

Mais l'enquête de la FRC menée dans 193 établissements romands révèle de nombreux manquements en la matière. Dans 64% des cas, le pays d'origine a été correctement précisé. Pour le reste, l'origine est imprécise, voire inexistante. Plus inquiétant encore: moins de 7% des restaurateurs indiquent la présence ou non d'hormones ou d'antibiotiques.

Signal pour mieux informer

Résultat, le client risque d'avaler, bien malgré lui, un mets qu'il n'aurait peut-être pas choisi, et qui n'est pas sans risque. "Si vous ne voulez pas manger de la viande qui comporte de la ractopamine par exemple, un stimulateur de performance qui crée un mal-être chez l'animal et qui n'est pas anodin pour la santé, vous êtes en droit de faire votre choix. Mais les consommateurs ont le choix seulement s'ils sont informés", rappelle dans le 19h30 Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la FRC.

"Ces résultats nous poussent à informer davantage nos membres", réagit Gilles Meystres, président de GastroVaud et membre du comité GastroSuisse. "Les chimistes cantonaux et les organes officiels ont aussi une responsabilité d'information, de formation et de collaboration."

L'enjeu est de taille, car la Suisse consomme chaque année 445'000 tonnes de viande, dont 88'000 tonnes sont importées, principalement du Brésil. La moitié est consommée lors de repas pris à l'extérieur, souligne encore la FRC, qui préconise les circuits de production courts.

>> Lire aussi : La viande toujours en tête du budget alimentaire des Suisses

Elodie Botteron/ani

Publié