A 1700 mètres d'altitude au-dessus du village haut-valaisan de Täsch, la montagne s’effrite: une centaine de blocs dévalent la pente chaque année.
C'est dans ce laboratoire à ciel ouvert que la chercheuse Christine Moos, du Centre interdisciplinaire de recherche sur la montagne de l'UNIL, et ses collègues étudient le rôle protecteur des arbres contre les éboulements.
Petits dommages réduits de 90%
Ces scientifiques mesurent le diamètre des troncs et la densité de la forêt, deux facteurs importants. Leurs recherches montrent que les arbres réduisent de 90% les risques de dommages dans les villages en contrebas pour les plus petits blocs. Au-delà d'un volume de 5 m3 en revanche, la diminution du risque est plus faible.
Et des interventions appropriées, dans ces forêts protectrices, permettent de favoriser la croissance des arbres. "Les ingénieurs forestiers peuvent essayer de promouvoir la régénération en faisant des coupes si c’est la lumière qui manque, ou promouvoir des petits lieux qui aident à pousser, par exemple en laissant des arbres morts parce que ça donne de la matière organique qui aident à pousser", explique Christine Moos dans le 19h30.
Tous les avantages
Pour quantifier l’effet de la forêt sur les risques ainsi que les coûts des dommages et des interventions, la chercheuse utilise une simulation sur ordinateur. La gestion des arbres coûte entre 6000 et 10'000 francs par an, selon ses calculs. C'est donc moins cher que les filets et barrages traditionnellement utilisés. "Si on peut résoudre le problème et diminuer le risque sans ces mesures techniques, c’est beaucoup plus économique pour la société", souligne-t-elle.
Mais une question devra encore trouver sa réponse pour l’avenir: comment adapter la gestion de ces forêts au défi du changement climatique?
Aurélie Coulon/oang