En dix ans, le travail frontalier s'est fortement développé, faisant passer le nombre des navetteurs de 19'200 à 32'300. La forte croissance du nombre de frontaliers, associée à un usage de la voiture, entraîne un trafic routier très important aux heures de pointe, en particulier à proximité de la frontière.
Plus de 5000 frontaliers transitent ainsi chaque jour sur certains tronçons, à l'image du Col des Roches (NE) ou de l'axe entre Pontarlier (F) et Vallorbe (VD), a relevé l'Observatoire statistique transfrontalier de l'Arc jurassien (OSTAJ) dans une étude publiée mercredi.
Souvent plus de 42 minutes de route
Les flux les plus importants proviennent des communes de résidence situées à moins de 30 km de la frontière et des pôles industriels. Le Locle (NE) et La Chaux-de-Fonds accueillent chaque jour la moitié des actifs résidant à Morteau et Villers-le-Lac (F). Depuis 2011, les collectivités de l'Arc jurassien encouragent la pratique du covoiturage.
La moitié des pendulaires mettent plus de 42 minutes pour se rendre quotidiennement au travail et exercent leur emploi à plus de 35 km de leur domicile. La relative amélioration des infrastructures routières permet aux frontaliers de résider de plus en plus loin de la frontière suisse, constate l'OSTAJ.
ats/lan
Impact du Covid-19
Les déplacements des frontaliers ont toutefois été particulièrement affectés par la crise sanitaire liée au Covid-19 qui sévit depuis mars. Les dispositifs de prévention décidés de part et d'autre de la frontière ont ainsi fortement réduit le trafic transfrontalier.
Le contrôle systématique des véhicules ainsi que la fermeture des postes-frontières secondaires ont allongé considérablement les temps de trajet, parfois jusqu'à 45 minutes. Au plus fort de la crise, ce sont les trajets de 9200 travailleurs frontaliers qui ont pu être impactés par la fermeture de ces postes-frontières.
Par la nature de leur profession, de nombreux frontaliers de l'Arc jurassien, employés dans les secteurs horlogers et industriels, n'ont pas pu recourir au télétravail. Les liaisons ferroviaires ont aussi été suspendues un temps et le covoiturage impliquait alors de ne transporter qu'un seul passage à l'arrière de la voiture.