Il y a des journées à ne pas mettre une terrasse dehors. A moins peut-être qu'elle ne soit aménagée pour l'hiver. Alfonso Giberna, gérant du bistrot Les Trentenaires à Fribourg, en rêve déjà: "Dans l'idéal pour permettre de bien accueillir les clients et permettre aussi à notre personnel de travailler dans de bonnes conditions, j'imagine une structure comme un chalet, assez grand, ouvert sur un côté ou deux côtés, avec un bar directement à l'extérieur, ce serait top".
Au niveau politique, rien n'a encore été décidé à Fribourg, mais l'idée séduit la branche. Avec les mesures sanitaires, les places à l’intérieur sont limitées et les clients plus frileux à l'idée de manger confinés. Pour Romain Collaud, député PLR au Grand Conseil fribourgeois, les terrasses pourraient donc donner un peu d'air à tout le monde.
"Dès le moment où on a de l'activité au centre-ville, cela favorise aussi les commerçants des différentes rues piétonnes, voire des rues adjacentes. On doit favoriser cela par des constructions éventuellement provisoires, mais quelque chose qui soit quand même joli. On ne va pas parler de tente, de cantine, ou de ce genre de choses".
Des terrasses en dur à Neuchâtel
Des terrasses d'hiver esthétiques, Lausanne y songe aussi. Mais la municipalité souhaite également sauver son marché de Noël "Bô Noël", situé au centre-ville. L'espace étant limité, il faudra trouver un juste milieu pour contenter tout le monde. La municipalité de Lausanne devrait apporter ses solutions cette semaine.
A Neuchâtel, les extensions de terrasses d'été ont été bénéfiques pour les restaurateurs. La Ville les a donc autorisé à construire en dur des terrasses pour cet hiver, à condition qu'elles cadrent dans le paysage.
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Le bistrot Le Cardinal a vu une augmentation de 20% de son chiffre d'affaires cet été. Pour cet hiver, son patron Sébastien Merienne espère donc que la terrasse puisse aussi compenser un peu le manque à gagner. Il a d’ailleurs investi 12'000 francs pour trois chauffages à pellets, les seuls autorisés.
"C'est un produit suisse, fabriqué dans le canton de Vaud. Cela coûte peut-être 10 fois plus cher qu'un chauffage à gaz, mais c'est plus écologique. Bien que ce ne soit pas écologique de chauffer une terrasse, c'est moins pire", affirme le gérant.
Équilibre entre économie et écologie
Le chauffage serait un mal nécessaire pour la restauration hivernale, mais difficile de trouver des alternatives abordables aux chaufferettes électriques prohibées.
A Genève, une motion demande au canton d'être plus souple. Quant à GastroFribourg et GastroVaud, les faîtières souhaiteraient autoriser les chaufferettes électriques si le courant est renouvelable. Le succès des terrasses en hiver dépendra d'un subtil équilibre entre économie et écologie.
Hannah Schlaepfer / fme