Cette formation, ouverte à tous les enseignants de Suisse romande, est prévue sur quinze jours répartis sur une année.
Le Département de la formation et de la jeunesse du canton de Vaud estime à 10% les élèves victimes d'intimidation, de rejet ou de stigmatisation. Un plan d'action cantonal existe depuis 2015 pour sensibiliser à cette question, mais il fallait aller plus loin pour soutenir l'offre de formation et l'étendre non seulement aux enseignants mais également à tous les professionnels travaillant avec des enfants et adolescents.
Un type de violence spécifique
"Le fait de traiter spécifiquement cette thématique vient du fait que c'est une forme spécifique de violence", explique Basile Perret, maître d'enseignement à la Haute école de travail social de Lausanne et responsable de la formation, mercredi dans le 12h30.
"Par rapport à des caractéristiques propres que sont l'asymétrie des forces en présence, l'abus de pouvoir des intimidateurs ou intimidatrices sur les sites des victimes, on ne peut pas se permettre de traiter ces phénomènes spécifiques de la même façon que par exemple un conflit", poursuit-t-il. "On se rend compte que, si on traite ces phénomènes comme de la violence 'traditionnelle', on a des risques que ces situations non seulement ne s'améliorent pas mais se péjorent".
Prévenir et changer les pratiques
Les modules permettront précisément de comprendre les spécificités de cette violence, de la prévenir, d'agir et surtout de changer les pratiques. Il s'agira par exemple de ne plus mettre face à face agresseurs et victimes, mais de préférer des entretiens individuels.
Cette formation continue, optionnelle, a été mise sur pied après des rencontres avec des élèves et leurs parents mais aussi grâce à la collaboration de plusieurs experts du monde francophone.
Elle débutera en mars 2021 et pour Basile Perret, elle tombe à point nommé: des retours du terrain montrent des difficultés après des mois d'école à la maison. Il faut désormais réapprendre à vivre ensemble.
Virginie Gerhard/oang