Selon un rapport récent du gouvernement italien, 37% des personnes qui avaient prévu d'avoir un enfant en 2020 ont déclaré avoir reporté ce projet en raison notamment de l'incertitude liée à la crise sanitaire, de difficultés économiques ou d'une procréation médicalement assistée mise entre parenthèses, comme d'autres traitements électifs.
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Constat différent selon les maternités romandes
Dans les maternités romandes, à Fribourg, Neuchâtel et en Valais, on constate déjà une légère baisse des naissances en 2020 et début 2021. A contrario, les hôpitaux du Jura et de l'Ile à Berne ont enregistré un nombre record de naissances.
Mais ces chiffres ne sont pas significatifs, selon Begona Martinez de Tejada, médecin-cheffe du service obstétrique aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) interrogée lundi dans La Matinale: "Je pense qu'il faut être prudent avec les chiffres, parce qu'en Europe, le confinement a commencé au mois de mars. Donc, on ne peut pas voir d'impact au niveau des données et des naissances jusqu'à la deuxième partie du mois de février."
Une baisse, puis un rebond
Il faut toutefois s'attendre à une baisse provisoire de la natalité, à en croire David Baud, médecin-chef du service d'obstétrique au CHUV, qui a compilé, avec son collègue Léo Pomar, les données d'anciennes épidémies: la grippe espagnole au début du XIXe siècle et les épidémies plus récentes de Zika et d'Ebola.
"On constate qu'environ neuf mois après le début d'une épidémie, il y a une chute d'environ 15% du nombre de nouveaux-nés. Deux ans après, il y a une sorte de rebond à plus 15% par rapport au nombre de naissances avant l'épidémie", explique l'obstétricien.
Clémentine Rossier, professeure de démographie à l'Université de Genève, partage cet avis: "Avant un rebond, on peut s'attendre à une baisse de la fécondité dans les pays riches... comme après chaque crise économique."
Pauline Rappaz/jfe