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Les écoles sont-elles préparées à recevoir les témoignages d’incestes?

L'inceste au centre du livre “La familia grande” de Camille Kouchner.
Les écoles sont-elles préparées à recevoir les témoignages d'incestes de leurs élèves? / Le 12h30 / 2 min. / le 26 janvier 2021
Selon les départements de l'Instruction publique genevois et vaudois, les enseignants sont suffisamment formés pour recevoir les témoignages d'incestes de leurs élèves. Une question essentielle quand on sait qu’en Suisse, deux à trois enfants par classe sont victimes d’abus sexuels, selon une étude.

Aujourd'hui, le tabou de l'inceste se brise un peu partout dans l'Europe francophone. Le livre de Camille Kouchner, "La familia Grande", qui dénonce l'inceste vécu par son frère, crée une libération de la parole notamment sur les réseaux sociaux.

En Suisse aussi, des voix s'élèvent:  il n'y a pas de statistique fédérale sur le nombre de victimes. Cependant, une étude de la fondation Optimus estime que deux à trois enfants par classe sont victimes d’abus sexuels. Et que 9% des agressions seraient commises par un membre  de la famille.

>> Lire aussi : En Suisse, la difficile prise de parole des victimes d’inceste

Les enseignants formés en conséquence

Reste à savoir si les écoles sont prêtes à recevoir les témoignages difficiles de leurs élèves. Il semble que ce soit le cas. Selon les départements de l'Instruction publique genevois et vaudois, les enseignants sont formés en conséquence et ont un rôle important à jouer.

Dans le canton de Vaud par exemple, chaque établissement scolaire est affilié au programme SESAME, un soutien aux établissements scolaires lors de suspicion d’abus sexuels ou de maltraitance d’élèves.

Ce programme est "obligatoire". Les enseignants suivent une procédure pour récolter des informations. Mais l'école reste à sa place et ne mène pas l'enquête, car c'est le rôle de la police. Un enfant qui parle au sein de son école, c'est plutôt rare, mais il faut le mettre en confiance, estiment les spécialistes.

Pour Mary-Claude Martin, infirmière et cheffe de projet SESAME interrogée mardi dans le 12h30, le rôle des professionnels est essentiel pour expliquer à l'enfant ce qui va se passer car celui-ci est à la fois soulagé et inquiet.

Obligation légale de signalement

Les établissements scolaires ont par ailleurs l'obligation légale de signaler les cas au service de la protection des mineurs ou à la police.

Le Département de l'Instruction publique genevois a également précisé que l'information aux élèves avait été renforcée pour qu'ils sachent vers qui se tourner. Ce département ouvrira durant ce semestre un espace confidentiel d'écoute et de soutien aux élèves.

Sujet radio: Natacha Van Cutsem

Adaptation web: Virginie Langerock

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