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Pourquoi le hors-piste menace particulièrement la faune en février

Pour protéger la faune, des zones de tranquillité ont été délimitées aux abords des pistes. [RTS]
Les skieurs de randonnée et skieurs hors-piste pertubent le quotidien de la faune. Des zones de tranquilité ont été créées. / 19h30 / 1 min. / le 15 février 2021
Le ski de randonnée et le ski hors-piste représentent un réel danger pour les animaux vivant au coeur des domaines skiables. Faute de sanctions possibles dans certaines zones, les gardes-faune misent sur la prévention.

La situation est particulièrement délicate pour la faune alpine comme le bouquetin, le chamois, le cerf ou le tétras-lyre, au moment où de nombreux vacanciers prennent le chemin des stations comme en février. Au milieu de l'hiver, les animaux sauvages ont déjà puisé dans leurs réserves et le passage des skieurs hors-piste, qui les oblige à fuir, devient une menace.

A Champoussin, le tétras-lyre, très présent aux abords des pistes, est particulièrement menacé.

Des oiseaux en danger de mort

"Par -10 degrés, avec trois envols dans la journée, les coqs sont en danger de mort car ils ont très peu de réserves de graisse", explique un garde-faune valaisan Serge Mariéthoz, lundi dans le 19h30 de la RTS. "Leur épuisement est rapide et les poules auront peut-être de la peine à faire des œufs et à se reproduire au printemps."

Pour protéger la faune, des zones de tranquillité ont été délimitées aux abords des pistes, mais elles ne sont pas toujours respectées, a constaté la RTS en filmant trois skieurs descendant dans une telle zone au-dessus de Champoussin. "Dès qu'on a de la neige fraîche, on ne peut pas les retenir. C'est l'ivresse de la poudreuse qui l'emporte", déplore celui qui est chargé de veiller au grain.

La prévention comme seul outil

Des skieurs franchissent les barrières au sommet de la Pointe de l'Au. [Serge Mariéthoz]
Des skieurs franchissent les barrières au sommet de la Pointe de l'Au. [Serge Mariéthoz]

Et avec l'augmentation du ski de randonnée, le garde-faune prend son rôle encore plus à cœur. "Comme on arrive dans une période de vacances, on fait un peu de prévention pour protéger notre faune", explique Serge Mariéthoz.

Mais dans les zones de tranquillité qui ne sont que "recommandées", il ne peut pas amender les contrevenants. Reste donc la sensibilisation: "Le freerider qui ne respecte pas les panneaux de danger d'avalanche ne respecte pas sa vie, alors comment va-t-il respecter le destin d'un petit coq ou d'un lapin?", déplore-t-il.

Le combat est presque perdu d'avance, mais le garde-faune de la région ne baisse pas les bras. Inlassablement, il sillonne le domaine skiable pour informer, sensibiliser, afin que la faune passe l'hiver avec le moins de dérangement possible.

Claudine Gaillard Torrent/oang

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Zones de tranquillité et de protection

Il existe des zones de tranquillité et de protection dans toute la Suisse. Elles ont été mises à jour en 2018. Une carte est disponible sur le site : https://www.zones-de-tranquillite.ch/

On y trouve des zones recommandées et  des zones dites contraignantes. Dans ces dernières, les garde-faune peuvent infliger une amende allant jusqu'à plusieurs milliers de francs en cas de récidive.