Cette discipline est née aux Etats-Unis et a pris un certain essor vers 2010, notamment grâce aux réseaux sociaux. Le but du mermaiding (un anglicisme qui vient de "mermaid", soit sirène) est notamment de réaliser des figures avec un costume de sirène. Il s'agit d'une monopalme - une nageoire accrochée aux pieds en guise de queue.
Déjà 22 écoles en Suisse
Et le mermaiding gagne en popularité, y compris en Suisse. La discipline est du reste reconnue par la Fédération Suisse de Sports Subaquatiques depuis 2019 et 22 écoles proposent désormais des cours de cette nage sirène.
C'est le cas à Thônex (GE), par exemple, où tous les cours pour enfants et adolescents - les seuls autorisés actuellement en raison de la pandémie - sont pleins.
"Quand je serai grande, je serai sirène"
"Depuis que je suis toute petite, je suis hyper-fan de sirènes", s'émerveille une petite élève interrogée dans la séquence Ici la Suisse. "Je disais tout le temps à mes parents: 'quand je serai grande, je serai sirène'. Quand j'ai remarqué que les cours existaient, j'ai tout de suite dit que je voulais faire ça".
"On ne se sent pas nous-même, on se sent dans la peau de quelqu'un d'autre, témoigne une adolescente. "Comme quand on fait du théâtre, on incarne une autre personne, on se sent magique".
Aussi une discipline masculine
Et la discipline a aussi ses adeptes masculins, appelés tritons, même si ce n'est pas toujours évident pour eux de la pratiquer. "On m'a pas mal moqué", témoigne l'un d'entre eux. "Mais pour moi, ce n'est pas rigolo, c'est sportif. Il y a un aspect artistique et c'est sérieux. Je laisse les gens rigoler…"
Instructrice de mermaiding, Jessica Maag représente également la Suisse lors de compétitions internationales. Et elle milite notamment pour que l'image de cette discipline change et se développe.
Une image qui colle à la peau
"On a toujours cette mauvaise image qui nous colle, de petites sirènes en costume", déplore-t-elle. "Mais on pratique de l'apnée, c'est un effort assez physique. Il y a toute une maîtrise à avoir au niveau des techniques. Cela développe énormément de muscles, autant pour le dos que pour les abdominaux. Et c'est aussi un très bon entrainement pour le mental", poursuit-elle.
Jessica Maag aimerait que cette discipline soit mieux acceptée par la communauté sportive: "Qu'on soit beaucoup plus crédibles et que l'on reconnaisse nos talents".
"Championnats d'Europe" en Valais
Cette discipline bénéficiera d'un joli coup de projecteur l’an prochain en Suisse avec les Merlympics. Ces "olympiades des sirènes", organisées chaque année, sont une sorte de championnats d’Europe de la spécialité. Elles auront lieu… à Fiesch en Valais!
Adrien Krause/oang