Pour toujours davantage de consommateurs, ces circuits courts sont devenus une manière de cultiver la relation avec les producteurs et les acteurs locaux. Et pour ces derniers, l'intérêt est aussi évident.
"Pour nous, je pense que c'est mieux parce que cela nous permet de garder un lien avec les clients qui sont autour", explique un employé de Val Terbi Bio à Mervelier (JU) samedi dans le reportage du 19h30. "Et puis, cela permet aux clients de pouvoir goûter des produits de qualité et en plus bio".
Une demande aussi des restaurants
Fondée en 2015, la société compte aujourd'hui 180 clients réguliers. Mais l'offre ne répond pas à la demande croissante des consommateurs. "Pour les paniers, on est peut-être arrivé à un seuil pour les villages ici alentours", note son responsable, Lucien Fleury. "Mais par contre, il y a encore beaucoup de petits magasins et de restaurants qui aimeraient se fournir en légumes bio de la région".
Les circuits courts cartonnent donc, et les idées ne manquent pas. Au Noirmont, la famille Meister propose désormais des automates autonomes où le client peut acheter sa viande. C'est une première dans le canton du Jura, avec à la clé un investissement de 50'000 francs
Savoir d'où provient la viande
"Cela fait déjà huit années que l'on fait des ventes à la ferme", explique Laurence Meister. "Et ces deux dernières, il y a de plus en plus de gens qui recherchent ça parce que c'est bien pour eux de savoir d'où vient l'animal".
Si cette consommation de proximité est devenue tendance désormais, c'est d'abord par la proximité entre consommateurs et producteurs. Mais ces derniers ont aussi un gros avantage financier à travailler de la sorte.
Plus de marge pour les producteurs
"Le producteur a finalement le contrôle de toute la chaîne, la marge est faite par le producteur, il n'y a pas quelqu'un d'autre, c'est-à-dire un supermarché", rappelle la présidente de la Fédération romande d'agriculture contractuelle de proximité (FRACP) Gaëlle Bigler.
"Quand vous voyez une action sur des fruits ou des légumes, ça peut être demandé au producteur, ce n'est pas le supermarché qui perd de l'argent", rappelle-t-elle.
Rendement plafonné à l'hectare
A Dardagny, près de Genève, Cultures Locales surfe aussi sur la vague du succès avec ses paniers de légumes. Mais il a fallu mettre des limites.
"Au niveau de la surface de maraîchage, on est sur un hectare", explique la collaboratrice Julia Bürgin. "Avec ça, même si on essaie toujours de progresser un peu et d'optimiser le rendement et de désherber, il y a une limite de rendement et sur un hectare produire déjà 180 paniers, c'est bien".
Visiblement, le potentiel de développement des circuits courts est bien réel.
Julien Chiffelle/Daniel Bachmann/oang
Le soufflé du confinement un peu retombé
Durant le semi-confinement du printemps dernier, une partie des Suisses ont adopté des habitudes de consommation plus locales et plus respectueuses de l'environnement.
Mais le soufflé est en partie retombé ensuite. Au final, il reste tout de même une augmentation pérenne de 5 à 10% de la clientèle, selon les chiffres issus d'un sondage auprès des producteurs de la marque Genève Région Terre d'avenir.
La vente en vrac progresse aussi
Les habitudes évoluent également dans le domaine de la vente en vrac, qui permet d'éviter les emballages jetables.
Selon des sondages d'associations de consommateurs, les Suisses y sont plus ouverts que les Allemands.
Il y a également de plus en plus de magasins spécialisés - 118 en Suisse romande, selon le recensement de la Fédération romande des consommateurs (FRC). Et désormais, on trouve aussi des offres de vrac en ligne.
La pression des consommateurs a aussi des effets sur la grande distribution, qui développe son offre. Certains magasins Migros, par exemple, proposent désormais des pâtes, du riz et des céréales en vrac. Plusieurs enseignes du groupe Coop aussi, avec en plus du muesli et des céréales.
Les discounters sont moins avancés, même si Aldi proposera des variétés noix en vrac dans 40 magasins d'ici la fin de l'année.