A Lausanne, des drapeaux ont été hissés au château Saint-Maire et à l'Hôtel-de-Ville, respectivement sièges du Conseil d'Etat vaudois et de la Municipalité. A Genève, ce sont le pont du Mont-Blanc et le Palais Eynard, siège de la Ville, qui ont été pavoisés aux couleurs des communautés LGBTIQ+.
Les autorités lausannoises annoncent qu'elles vont présenter d'ici l'été leur "plan d'action municipal LGBTIQ+". Elles soulignent en effet que la Ville a un rôle important à jouer en matière d'inclusion en tant qu'employeuse, fournisseuse de prestations ou bailleuse de fonds.
Du côté du canton de Vaud, un module de sensibilisation des cadres de l'administration à la culture inclusive a été diffusé lundi en interne. "Cette formation en ligne informe sur les bénéfices d'un environnement de travail bienveillant et tolérant, en particulier envers les orientations affectives et sexuelles", précise un communiqué.
Tant le Conseil d'Etat que la Municipalité de Lausanne ont profité de cette date symbolique pour annoncer qu'ils s'engageaient publiquement en faveur du projet de "mariage pour tous", sur lequel le peuple suisse devra voter en septembre.
Nouveau drapeau
A Genève, en plus des traditionnels drapeaux arc-en-ciel, la Ville a fait réaliser spécialement un nouveau drapeau pour mieux intégrer les personnes trans, intersexes ou racisées. C'est la première fois en Suisse qu'une collectivité publique affiche un drapeau incluant les trois communautés.
"C'est l'occasion pour la ville de Genève d'afficher l'intersectionnalité de ses politiques et l'inclusion de ces membres de la communauté LGBTIQ+, qui sont particulièrement discriminés et exposés aux violences", explique Guillaume Mandicourt, chargé de projets LGBTIQ+ à la ville de Genève, interrogé lundi dans le 12h45.
Par ailleurs, la municipalité et le canton ont organisé leur traditionnelle cérémonie d'hommage à Bartholomé Tecia, un jeune homme de 15 ans, convaincu de sodomie, condamné à mort et noyé dans le Rhône en 1566.
"La décriminalisation de l'homosexualité en Suisse a eu lieu dans les années 1940, déjà. Mais ce fut l'occasion de pathologiser l'homosexualité, puisqu'on considérait que les homosexuels étaient des malades mentaux qu'on ne pouvait pas mettre en prison", souligne Guillaume Mandicourt. Il estime que, depuis, la Suisse est "à la traîne des droits des personnes LGBTIQ+". "On attend encore le mariage pour tous et toutes, notamment."
Drapeaux arc-en-ciel dans le Jura et le Jura bernois
Les communes de Delémont, de Moutier (BE) et de La Neuveville (BE) ont affiché le drapeau arc-en-ciel. Les autres chefs-lieux de l'Arc jurassien, Porrentruy (JU), Saignelégier (JU) et Courtelary (BE), n'ont pas répondu, précise Damien Siegenthaler de Juragai.
Ce message doit montrer que les communes de l'Arc jurassien sont accueillantes et bienveillantes envers toutes ses citoyennes et tous ses citoyens, quelles que soient leurs orientations sexuelles et leurs identités de genre, explique Juragai.
ebz avec ats
61 agressions l'an dernier
L'an passé, 61 agressions fondées sur l'orientation sexuelle ont été enregistrées en Suisse. Malgré les mesures contre la pandémie et la réduction de la mobilité, ce chiffre est resté stable.
Pour la plupart des agressions, il s'agissait d'injures et d'insultes, selon un rapport publié lundi par plusieurs organisations LGBTQ+ suisses à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. Quelque 18% des cas concernaient des violences physiques, ce qui représente une baisse par rapport à 2019 quand elle constituaient un tiers des 66 agressions rapportées. Cette baisse s‘explique probablement par les mesures de prévention du coronavirus.
La plupart des agressions ont eu lieu dans les espaces publics et la grande majorité des cas a été signalée dans le canton de Zurich. Plus de la moitié des personnes touchées ont affirmé avoir des séquelles psychiques. A peine 20% de ces agressions font l'objet d'une plainte, note le rapport.