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Repousser la rentrée scolaire était impensable, estime Cesla Amarelle

La rentrée scolaire romande aura lieu le plus normalement possible: interview de Cesla Amarelle (vidéo)
La rentrée scolaire romande aura lieu le plus normalement possible: interview de Cesla Amarelle (vidéo) / L'invité-e d'actualité / 8 min. / le 6 janvier 2022
En Suisse romande, la rentrée scolaire aura lieu le plus normalement possible dès lundi prochain. "La repousser était impensable", estime Cesla Amarelle, conseillère d'Etat vaudoise en charge de l'Instruction publique.

La Conférence latine des directeurs de l'instruction publique s'est réunie mercredi et a uniformisé les décisions pour lutter contre la pandémie. Verdict: la rentrée se fera en présentiel, comme prévu lundi 10 janvier. Le masque sera obligatoire dès la 5H, soit les élèves âgés d'environ 8 ans, mais pas pour les plus petits, contrairement à plusieurs cantons alémaniques. Et il n'y aura pas de tests obligatoires.

Un éventuel report de la rentrée, comme en Suisse alémanique, a certes été discuté, mais il était impensable, a expliqué Cesla Amarelle jeudi dans La Matinale de la RTS. "Nous avons considéré, avec les autorités sanitaires, que le pic de la vague n'était pas encore atteint et que le nombre de cas risquait d'augmenter ces prochaines semaines. Il aurait donc été ingérable de déplacer la rentrée d'une à deux semaines et d'avoir toujours une augmentation des cas au cours de ces deux prochaines semaines."

La conseillère d'Etat vaudoise reconnaît que les écoles seront mises à rude épreuve ces prochains jours et que l'on ne peut pas exclure la fermeture de certains établissements ou classes à cause d'une hausse rapide du nombre de cas.

Pas de masque pour les plus petits

Dans certains cantons alémaniques, le port du masque est obligatoire dès les premiers âges, alors que les cantons romands ont décidé de ne pas l'imposer avant l'âge de 8 ans. Les plus petits en sont donc dispensés - sauf dans les cantons de Berne et du Tessin (masque dès la 3H). "Nous estimons que c'est vraiment l'ultima ratio, car il est très difficile de dispenser un enseignement avec des masques pour des écoliers de 5 ou 6 ans. C'est plus facilement praticable à partir de 8 ans, avec quelques explications aux enseignants et aux parents", justifie Cesla Amarelle.

Pour les plus petits, des problèmes d'apprentissage du langage, très important à cet âge, et de psychomotricité rendent un usage du masque beaucoup plus difficile. "Le port du masque, pour un enfant, n'est vraiment pas évident. Et nous cherchons la proportionnalité par rapport à tout ça", a souligné l'élue socialiste. Et de rappeler que ce ne sont pas les enfants, mêmes s'ils sont très touchés par le Covid, qui surchargent les hôpitaux, mais ils sont lourdement touchés par les mesures qu'on leur impose.

Pas de tests massifs

Les cantons latins ont aussi décidé, contrairement à ceux d'outre-Sarine, de renoncer à des tests massifs, qui auraient pourtant permis de s'assurer que tous les élèves sont négatifs avant la rentrée. Ces tests sont d'ailleurs demandés depuis des mois par les syndicats d'enseignants, qui exigent aussi des mesures claires, comme des capteurs de CO2 dans les classes.

"Face à la hausse exponentielle du nombre de cas que nous connaissons, je pense qu'il faut réserver les centres de tests PCR en priorité aux gens qui ont vraiment besoin de savoir où ils en sont au niveau de l'infection", argumente toutefois Cesla Amarelle.

Et de rappeler que les tests "poolés" requièrent un travail très important des laboratoires. Dans le canton de Vaud, il y aurait 150'000 élèves à tester, ce qui entraînerait, assure Cesla Amarelle, un engorgement évident des centres de tests. "Or, il y a déjà des queues. Nous avons donc vraiment fait une priorisation, d'entente avec les autorités sanitaires, compte tenu du fait que les enfants sont peu affectés par le Covid en termes de surcharge hospitalière.

Des tests ciblés permettent de gérer la propagation du virus dans les écoles, précise la ministre vaudoise.

>> L'interview de Samuel Rohrbach, président du Syndicat des enseignants romands, dans La Matinale :

Les enseignants romands, à l'image de leur président Samuel Rohrbach, demandent des mesures claires. [KEYSTONE - Laurent Gillieron]KEYSTONE - Laurent Gillieron
Les enseignants attendent des mesures claires: l'interview de Samuel Rohrbach / La Matinale / 1 min. / le 6 janvier 2022

Risques d'absences d'enseignants

Du côté du personnel enseignant, les risques d'absence à cause de la pandémie sont évidents, reconnaît la cheffe de l'Instruction publique. "Tous les cantons romands ont donc renforcé leur système de remplaçants pour faire face aux absences qui risquent de se présenter. Mais nous n'excluons pas que des écoles doivent être fermées".

Interview radio: Valérie Hauert

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz 

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Camps sportifs reportés dans certains cantons

Pour cette rentrée, le traçage des cas positifs sera maintenu voire renforcé. Il se fera au moyen de tests ciblés ou répétés et sur décision des services cantonaux de la santé. Dans certains cas, des auto-tests seront proposés aux élèves. En fonction des résultats, les quarantaines individuelles de 7 jours seront décrétées par le médecin cantonal sur la base des nouvelles directives de l'Office fédéral de la santé publique.

Les mesures de protection comme les gestes barrières sont maintenues, avec une injonction particulière pour l'aération des locaux toutes les 20 à 25 minutes.

Le canton du Valais annonce que les journées sportives ou culturelles ont toujours lieu, avec l’application d’un plan de protection ad hoc. En revanche, les camps sportifs avec nuitées dans le cadre scolaire sont reportés d’au moins quatre semaines.

Dans le canton de Fribourg, le maintien ou non des camps de ski est laissé à l'appréciation de la direction d'école, en concertation avec les autorités communales. Les camps de ski et les activités scolaires avec nuitées ont été autorisés pour l’année scolaire en cours dans le canton, mais rendus facultatifs en raison de la pandémie. Ainsi, les parents ont pu décider.

A Genève, les camps prévus en janvier sont annulés pour tous les niveaux d'enseignement, du primaire au secondaire II. Aucune décision n'a été encore prise pour les mois suivants. Le canton du Jura n'avait lui pas encore pris de décision à propos des camps jeudi en fin de matinée.

ats/jpr