Incompréhension romande sur les fonds alloués aux CFF aux dépens des projets ferroviaires
Un simple trou qui paralyse tout l'Arc lémanique et isole Genève: en novembre dernier, l'incident de Tolochenaz (VD) a brutalement mis en lumière le retard pris dans le développement des infrastructures ferroviaires en Suisse romande.
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Un mois plus tard, le Conseil fédéral a pourtant décidé de piocher dans le FIF pour éponger les pertes des CFF liées à la pandémie de Covid-19. Il laisse entendre que c'est possible, puisque l'étape d'aménagement 2035 "risque de ne pas être réalisée dans les délais prévus".
"Le report est d'environ quatre ans", estime le conseiller aux Etats Olivier Français (PLR/VD), vendredi dans le 19h30. "C'est assez choquant. Alors même que durant la session d'hiver, le Parlement a octroyé 233 millions de francs supplémentaires pour garantir le financement des projets, le Conseil fédéral ralentit la machine. Ce n'est pas acceptable", estime-t-il.
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Financement "extraordinaire" demandé
Président de l'association OuestRail, Olivier Français réclame un financement "extraordinaire" pour compenser les pertes des CFF liées au Covid-19. Il est suivi dans sa démarche par tous les gouvernements cantonaux romands.
"On ne peut pas vouloir doubler la part modale et de l'autre côté réduire les investissements pour finalement éponger un problème conjoncturel d'une société anonyme: les CFF", souligne le ministre jurassien en charge des transports David Eray.
Les CFF ne commentent pas. De son côté, l'Office fédéral des transports renvoie au Département fédéral des finances qui offre une autre lecture de la situation: "Les raisons de ces éventuels retards sont à chercher dans les procédures de planification et d'autorisation, et non dans un manque de moyens financiers dans le Fonds d'infrastructure ferroviaire."
Ce qui sera pris dans ce fonds sera compensé, promet le Conseil fédéral.
Camille Rivollet, Nicolas Beer et Carole Pantet/vajo